Cadence océanique
Les deux trimarans 70’ engagés dans la Transat Jacques Vabre ont emprunté cette nuit la rampe de lancement en bordure de l’anticyclone des Açores pour accélérer ce matin en accrochant un bon flux d’alizés de Nord-Est à la latitude de Rabat. Toujours en tête, Edmond de Rothschild creuse doucement sur Oman Air-Musandam avec 80 milles d’avance enregistrés à 16h30 ce dimanche.
La course entre dans une deuxième phase

Après trois jours éprouvants dans une météo musclée, les marins ont déjà laissé le continent européen dans leur sillage. Place désormais à un rythme océanique où les quarts à la barre vont pouvoir s’enchaîner régulièrement et les organismes récupérer. Si le moral de Sébastien Josse et Charles Caudrelier est au diapason des vitesses moyennes réalisées ces dernières heures, le duo ne relâche jamais sa concentration.

« Nous sommes au portant, ça glisse bien et ça avance vite, » confiait Charles à la mi-journée. « Nous avons essayé de nous reposer cette nuit mais nous avons été perturbés par une série de grains qui nous a fait pas mal manœuvrer. On ne se plaint pas, nous allons vers le soleil. La vie est plutôt sympa mais c’est dynamique ! Il faut rester concentrés car ça va très vite. Il faut aussi relativiser les écarts en multicoque ; c’est bien d’avoir une petite avance sur Oman mais cela peut changer très vite. »

A 30 nœuds au portant sous gennaker en multicoque, il faut en effet surveiller sa machine comme le lait sur le feu. Installé pour trois à quatre jours dans ce régime d’alizés, le tandem va devoir démontrer toutes ses qualités de pilotage avant un prochain ralentissement à l’approche du Pot-au-Noir. D’ici, là, il va falloir négocier au mieux le passage de Madère puis des Canaries, où le dévent de ces îles très hautes en altitude est à considérer avec la plus grande prudence. Il va aussi falloir garder un œil permanent dans le rétroviseur pour surveiller les assauts d’un adversaire qui, lui aussi, entre dans ce rythme océanique. Un exercice familier pour les tourdumondistes que sont Sidney Gavignet et Damian Foxall. Sur les trajectoires de l’après-midi, Oman Air-Musandam semble tenter de se décaler dans l’Ouest.

Barrer, manger, dormir

Même si la vitesse s’accompagne d’un stress permanent à bord, c’est aussi maintenant qu’il est important d’accumuler le maximum d’énergie pour la suite. « Jusqu’à la nuit dernière ce n’était pas facile de se reposer ou même de s’alimenter mais maintenant ça va mieux, » expliquait ce matin le skipper du trimaran armé par le Baron Benjamin de Rothschild. « La nuit dernière, nous avons réussi à dormir au moins trois heures chacun en fractionné et ça fait du bien ! Pour la nourriture, nous avons grignoté plus que vraiment mangé ; nous n’avons pas encore ouvert nos sacs journaliers avec les plats lyophilisés mais on devrait s’offrir ça aujourd’hui. »

Classement du dimanche 10 novembre à 16h30 (heure française) :
  1. Edmond de Rothschild (Josse-Caudrelier) à 4 129 milles du but / 27,10 nds de moyenne sur 2h
  2. Oman Air-Musandam (Gavignet-Foxall) à 80,39 milles du leader / 26,90 nds de moyenne sur 2h
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