L'Indien décroche sa première flèche
La première moitié de l'Océan Indien et son puissant alizé de Sud-Est se sont montrés particulièrement coopératifs avec le maxi-catamaran aux couleurs du Groupe LCF Rothschild. Mais comme nous l'annonçait Lionel Lemonchois hier, les complications commencent. Alors que Gitana 13 croise ce mardi matin non loin de la longitude de l'île Maurice, l'alizé est en bout de course et s'essouffle. Devant les étraves du géant des mers se présente une situation météorologique complexe, dans laquelle il faudra savoir être opportuniste et s'adapter sans cesse pour rejoindre le bien nommé cap de Bonne Espérance.

Après quatre jours passés sur un même bord, à aligner les milles à plus de 26 nœuds de moyenne, le rythme se fait plus saccadé pour Lionel Lemonchois et ses neuf hommes d'équipage, contraints de composer avec l'instabilité météorologique: « Depuis hier après-midi, nous avons pu constater un changement des conditions. Le vent s'est fait plus capricieux tant en force qu'en direction. Nous avons eu des grains une bonne partie de la nuit et depuis deux heures nous bataillons pour nous sortir d'une grosse bulle de calmes, qui s'est formée dans notre nord-est » nous indiquait Dominic Vittet peu avant 8 heures.

Pour l'équipage de Gitana 13, la conséquence de cette nouvelle donne est immédiate. L'activité a repris sur le pont du navire et elle bat son plein : « Nous avons bien plus manœuvré ces dernières 24 heures qu'en quatre jours. L'instabilité nous oblige à modifier régulièrement la configuration de voilure : rouler le petit gennaker, prendre un ris, le larguer, envoyer le grand gennaker, le rouler, envoyer le Solent … Ce matin, nous en sommes déjà à deux empannages ; ça tricote pas mal ! En revanche, les manœuvres sont souvent inversement proportionnelles à la vitesse. Nous avons actuellement 5 nœuds de vent et Gitana 13 avance sensiblement à la même vitesse.»

Les hommes de Gitana 13 le savent : la route qui les mène jusqu'au cap de Bonne Espérance est semée d'embûches et les conditions de glisse sont désormais à reléguer au passé. De plus, les dernières prévisions de passage du cap ne sont pas optimistes : « Aujourd'hui, les fichiers nous indiquent qu'en nous présentant le 30 août à Port Elisabeth (à la pointe sud-est de l'Afrique), nous ne passons pas ! » lâchait le navigateur embarqué, avant de conclure : « Mais ici, la distribution d'imprévus est permanente. Les choses peuvent évoluer très rapidement et d'ici notre arrivée le long des côtes africaines, la porte peut s'ouvrir».

A bord du maxi-catamaran armé par le Baron Benjamin de Rothschild, philosophie, patience et opportunisme seront les trois mots clés des jours à venir.

Quelques chiffres
Gitana 13 a quitté Hong-Kong le jeudi 14 août à 9h55'32'' (heure française)
Mardi 26 août à 8h45 (heure française), Gitana 13 navigue par 27°40.32 S / 58°37.68 E

Quart n°1 : Lionel Lemonchois (Skipper / chef de quart / barreur) / Olivier Wroczynski (régleur /responsable informatique et énergie)  / David Boileau (N°1 responsable accastillage)

Quart n°2 : Ludovic Aglaor (chef de quart / barreur) / Laurent Mermod (régleur) / Ronan Le Goff (N°1)

Quart n°3 : Pascal Blouin (Chef de quart / barreur) / Ronan Guérin (régleur) / Léopold Lucet (N°1, responsable intendance et médical)

Hors quart : Dominic Vittet (navigateur)

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