Gitana Eighty maintient la pression sur le leader
Boston et la ligne d'arrivée se dressent cet après-midi à moins de 900 milles des étraves du duo de tête, toujours composé de Loïck Peyron et de Vincent Riou. Mais la situation météorologique des prochains jours, qui s'annonce particulièrement complexe, ne viendra pas faciliter la tâche des marins. Entre passages de fronts et zones de vents faibles, les dix solitaires encore en lice – suite au forfait de Michel Desjoyeaux, de Sébastien Josse et dernièrement d'Unaï Basurko - auront besoin d'être à 100 % de leurs capacités et de leur lucidité pour couvrir ce dernier tiers de parcours.

La porte des glaces n'a pas été une mince affaire pour les ouvreurs de cette Transat Anglaise 2008. Comme nous l'évoquait Loïck Peyron hier, le trio de tête a effectué un « touch and go » (terme emprunté à l'aéronautique et qui signifie faire un « posé décollé ») sur la latitude de 40° Nord, avant de remettre le cap au Nord-Ouest. Un passage délicat que nous commentait le skipper de Gitana Eighty : « A un demi mille près, ça aurait pu être parfait ! A quelques encablures de la porte, le vent a commencé à mollir et pour progresser j'ai envoyé le génois. Une erreur, car le vent est revenu en refusant, et le temps de rouler le génois j'ai dû virer pour franchir la porte. Bref, pas facile et une perte de terrain qui aurait pu être évitée. »

Une fois la porte des glaces dans son sillage, le marin baulois a pu profiter d'une nuit humide mais agréable : « Enfin une nuit un peu virile … avec de beaux paquets d'eau sur le pont, quelques pointes à 18 nœuds, mais surtout une mer relativement plate, propice au sommeil ! » Un repos essentiel car après 9 jours de course et des manœuvres, dont les marins n'évoquent même plus le nombre, la fatigue commence à tirailler les organismes. En marin averti, le skipper de Gitana Eighty n'hésite donc pas à profiter des occasions qui se présentent pour récupérer.

Sur la flotte des monocoques Imoca, l'alternance des conditions est plus que jamais au programme des solitaires. Devant concilier entre les passages dépressionnaires et les zones de transition, où le vent se fait quelque peu absent, Loïck Peyron et ses concurrents ne cessent de manœuvrer et d'ajuster leur garde robe pour conserver le meilleur compromis cap / vitesse. « Ce soir, c'est une nouvelle zone de molle qui nous attend et avec le vent tournoyant dans tous les sens, ça risque d'être assez compliqué. Il va y avoir beaucoup de travail sur le pont, avec des changements de voiles et des virements. Mais ce sera intéressant malgré tout !» Car, toutes ces zones de transition sont autant de passages à niveau propices à faire ou à défaire les milles entre les concurrents : « ces périodes sont très importantes et réclament la plus grande attention de notre part car c'est pendant celles-ci que nous pouvons gagner mais aussi perdre du terrain ! » rappelait Loïck Peyron. 

Au pointage de 16 heures, Gitana Eighty talonnait le tableau arrière de PRB et avait encore réduit l'écart ; Vincent Riou ne possédait plus que 12,6 milles d'avance : « J'ai un sérieux client devant moi, qui navigue très proprement, mais les nombreuses transitions qui nous attendent encore – au moins cinq avant l'arrivée – donneront matière à jouer ! » Naviguant bâbord amure au vent du leader, le dernier-né des Gitana se trouve en position d'attaque ; une pression que le double vainqueur de l'épreuve entend bien maintenir dans ce dernier tiers du parcours.

Classement du 20 mai au pointage de 16 heures
1. PRB (Vincent Riou) à 840,5 milles de l'arrivée
2. Gitana Eighty (Loïck Peyron) à 12,6 milles du 1er
3. Brit Air (Armel Le Cleac'h) à 59,8 milles
4. Generali (Yann Eliès) à 136,6 milles
5. Safran (Marc Guillemot) à 323,4 milles
(…)

Les contenus figurant sur ce site sont protégés par le droit d'auteur.
Toute reproduction et représentation sont strictements interdites.

Pour plus d'informations, consultez la rubrique mentions légales.
Saisissez au moins 4 caractères...