Le point d'orgue

Plus que 600 milles à parcourir avant d'atteindre le Horn, point culminant de notre périple que nous avons commencé par la descente, ce qui correspondra à une plongée de 98° de latitude depuis New York. Rapide jusqu'à l'équateur, cette descente alterne depuis les phases hautes et basses, ce qui n'est jamais bon pour la moyenne. Cela a été encore le cas lors des dernières 24 heures où nous avons du nous contenter d'une journée à 336 milles. Après une nuit de « guerre », cette première navigation dans les 40ème a commencé dans le calme et la sérénité.  « On vient d'entrer au pays des oiseaux » lâche le capitaine. Autour de nous,  divers variétés de pétrels dont des noirs, des pufins et les premiers albatros, des « petits », s'ébattent autour de Gitana 13 qui se déplace de plus en plus lentement. Le franchissement de la dorsale anticyclonique est plus laborieux que prévu et dans un environnement d'une incroyable pureté où le bleu domine une fois encore de tout son éclat, la grand-voile tombe, pour une inspection généralisée sous le soleil.

Chariots de lattes démontées, vérifiées, nous la re-hissons avec le retour de la brise de secteur nord-ouest, signe que nous sommes passés du bon côté de la dorsale. Commence alors une nouvelle section de glisse sous grand puis sous petit gennaker, avec un ris ou non dans la GV. Une fois de plus la salle de sport a fonctionné à plein régime, avec ce jeudi matin, avant que le jour ne se lève et après une nuit d'une beauté inouïe, un nouveau changement de gennaker, la brise commençant à mollir, signe du prochain obstacle. Pour corser un peu le jeu, nous abordons cette fois le contournement d'une petite dépression. Dans quelques heures, le gennaker devrait retrouver son sac et c'est au près « océanique » que nous devrions poursuivre notre route vers le détroit de Lemaire que nous espérons atteindre demain 1 février dans la journée. Le mot de la fin au capitaine Lemonchois. « Ce parcours est passionnant et comme tout ce qui est passionnant, ce n'est pas facile. On enchaîne les traversées de système météo en essayant d'être le plus intelligent, le plus réactif possible. C'est du boulot à la table à cartes comme sur le pont mais au moins, on a jamais le temps de s'ennuyer ». Nous sommes 9 à pouvoir confirmer ses dires ! Depuis le départ, les livres embarqués sont restés dans les sacs et demain le Horn occupera tous nos esprits, alors la lecture…

A demain
Nicolas Raynaud

L'heure du HORN va sonner

C est comme 2 jours avant le bac mais 35 ans plus tard. Moi je suis venu pour ça : passez le CAP HORN.

N'étant pas vraiment marin, même après 17 ans de multicoques, mi préparateur mi équipier, pas plus que je n'étais montagnard après 12 ans de vente de virages dans les alpes ou pilote après quelques saisons d ULM un peu partout dans le pays.

Moi j'aime bien m'adapter aux différents milieux humains que je ne fais que traverser et laisser une petite empreinte après m y être intégré sans heurts. Hé bien dans 2 jours je serais comblé : je serais cap hornier comme dans les livres. Est-ce que ça va le faire ?
Vous le saurez dans le prochain épisode : PAPY est CAP HORNIER

Zolive

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