Gitana 13 au Cap Horn ce week-end
Cela fait déjà plus de 14 jours que Lionel Lemonchois et l'équipage de Gitana 13 ont salué la Statue de la Liberté pour mettre le cap vers San Francisco; un record mythique jamais tenté, à ce jour, à la barre d'un maxi-multicoques. Alors que plus de 6 500 milles ont déjà coulé sous les coques du catamaran de 33 mètres armé par le Baron Benjamin de Rothschild, les hommes du Gitana Team longent actuellement les côtes argentines et naviguaient ce matin à la latitude des« 40èmes rugissants ».

Depuis leur passage de l'équateur, mercredi dernier, Lionel Lemonchois et ses neuf équipiers ont du faire preuve de sang-froid et d'opiniâtreté. Car la semaine qui vient de s'écouler s'est jouée sur « un air d'accordéon » : zones de calmes, puis de grains, dépressions orageuses venant jouer les trouble-fêtes sur la route, pression de l'Anticyclone de Sainte-Hélène … c'est ainsi que pourraient se résumer ces journées de navigation le long des côtes brésiliennes.
Profitant désormais d'un flux anticyclonique soutenu, Gitana 13 file en direction du Cap Horn. Une descente de plus de 800 milles qui se fera à proximité des côtes argentines, comme l'expliquait Lionel Lemonchois : « un anticyclone positionné à la côte et situé dans notre sud, va nous obliger à du cabotage pour rejoindre la pointe de l'Amérique Latine. Nous devrions laisser les Malouines sur babord et emprunter le Détroit de Lemaire ». Des prévisions qui se vérifieront dans les prochains jours, puisque le passage du célèbre promontoire est toujours envisagé dans la journée de samedi, le 2 février.

La prudence est gage de longévité

 « Avancer prudemment mais rapidement », c'est ainsi que Lionel Lemonchois entend  mener la tentative de record de Gitana 13 entre New York et San Francisco. En marin avisé, le skipper du maxi-catamran sait combien un bateau en parfait état de marche est essentiel à la réussite d'un tel projet : « Des voiles, aux winchs en passant par la structure même de la plateforme, tout est régulièrement passé au crible pour une tenue impeccable du bateau. Sur une route longue, de près de 14 000 milles, être à la barre d'un bateau irréprochable est déjà un atout » précisait Lionel Lemonchois. Ainsi, à l'image de leur chef de file, les neuf marins du bord procèdent quotidiennement à l'entretien et aux vérifications d'usage.

Habitué de ces grands multicoques pour avoir participé et remporté deux fois le Trophée Jules Verne aux côtés de Bruno Peyron (2002 et 2005), Florent Chastel est l'un des trois N°1 du maxi-catamaran. Après deux semaines de mer, il livre ses impressions sur un bateau qu'il connaît bien (Gitana 13 étant l'ex-Orange I, ndlr) : « A bord, tout est vraiment nickel. Le bateau a été très bien amélioré et toutes les modifications faites par le Gitana Team apportent un réel plus à l'équilibre et à la performance. Les nouvelles voiles fabriquées sont parfaites et vont également dans ce sens.»

Pour l'histoire

L'afflux extraordinaire de population que provoque la découverte de l'Or en 1848, va propulser San Francisco du rang de village à celui de ville surpeuplée en un laps de temps très court. Face à une telle « poussée démographique », les prix des marchandises flambent et l'agglomération devient une destination extrêmement rentable pour tous armateurs qui y envoie la cargaison de son navire. En 1849, les voiliers habituellement dédiés au commerce du Thé, en provenance de l'Orient, sont ainsi réquisitionnés et affectés à cette nouvelle route. Bien que rapides, ces fleurons de la marine mettent plus de 150 jours pour rallier San Francisco au départ de New York. Pour assurer un gain maximum, il faut abaisser ces temps de traversées …  Les chantiers navals de la Côte Est des Etats-Unis se mettent au travail. De là naîtront les clippers les plus performants de leur époque.

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