Changement de décor complet à Boston : le soleil radieux qui a marqué les trois premiers jours de compétition a laissé place, ce dimanche, à un ciel couvert virant à l’orage en fin d’après-midi. Le vent, en provenance de la ville et de ses nombreux grattes-ciel, a une fois de plus joué avec les nerfs des équipages et notamment de Pierre Pennec et des ses hommes : « Nos résultats en témoignent, nous avons eu du mal à lire correctement le plan d’eau aujourd’hui. C’était un vent de terre et donc très oscillant vu la configuration du site de course. Concrètement, le côté favorable du plan d’eau changeait à chaque course et bien souvent durant les courses elles-mêmes. Nous n’avons pas été très inspirés sur les bons bords aujourd’hui » nous confiait Christophe Espagnon, le régleur de Grand Voile du bord. 

Peu inspirés sur les départs et ne parvenant pas à trouver le bon rythme aujourd’hui, à l’exception de la dernière manche qu’ils gagnent, l’équipage de Groupe Edmond de Rothschild a connu une journée difficile, comme l’expliquait sans langue de bois le skipper : « Je ne suis pas parvenu à trouver les bons angles de vent pour lancer le bateau sur les départs, d’où des départs en deuxième rideau qui ne nous permettent pas de bien figurer. Nous avons également commis des erreurs d’appréciation dans les croisements ou dans les choix de bords.»
Tous les soirs, à l’issue des régates, l’équipage se retrouve pour un débriefing. Une discussion ouverte essentielle pour progresser et analyser les erreurs commises dans la journée, comme le soulignait Christophe Espagnon : « Avant le dîner, nous allons revenir sur les régates du jour. Après des journées comme celle-ci, on préfèrerait tourner la page et penser au lendemain mais c’est très important d’analyser nos fautes pour y remédier. Car au delà de la mauvaise compréhension du plan d’eau, nous avons fait quelques mauvais placements qui ont entraîné des pénalités et il faut corriger tout cela. Nous avons la chance d’être un équipage soudé, qui se connaît très bien et ces debriefing sont aussi essentiels pour conserver cette cohésion qui est l’une des forces de notre team.»

Au classement, le catamaran armé par le Baron Benjamin de Rothschild concède sa quatrième place à Luna Rossa et perd du terrain sur le trio de tête toujours composé, dans l’ordre, par Artemis Racing, Emirates Team New Zealand et The Wave Muscat. Mais ce soir, Pierre Pennec et ses équipiers voient également leurs deux poursuivants les plus proches revenir au contact du tableau arrière de Groupe Edmond de Rothschild. Pour l’ultime journée du Grand Prix de Boston, celle qui désignera le vainqueur, les quatre marins n’ont plus le choix. Ils devront sortir le grand jeu pour ne pas conclure cette épreuve avec des regrets : « Il faut mettre le paquet et se libérer car nous n’avons rien à perdre et tout à gagner ! » concluait Pierre Pennec.

Demain, tandis que les Etats-Unis célèbreront leur Independence Day, l’équivalent de notre fête nationale en France, la flotte de l’Extreme Sailing Series disputera les dernières manches du Grand Prix de Boston. Rendez-vous peu après 14 heures, en début de soirée heure de Paris, pour suivre les dernières confrontations de l’étape américaine du circuit 2011. Les conditions de vent annoncées prévoient un vent très léger.

Classement du Grand Prix de Boston le dimanche 3 juillet (après 30 manches)
1. Artemis Racing (SWE)  –   239 points
2. Emirates Team New Zealand (NZ) – 225 points
3. The Wave, Muscat (OMA) – 222 points
4. Luna Rossa (ITA) – 210 points
5. Groupe Edmond de Rothschild (FRA) –  200 points
6. Alinghi  (SUI) –  199 points
7. Red Bull Extreme Sailing (AUT) – 195,2 points
8. Niceforyou (ITA) – 133 points
9. Oman Air (OMA) – 149points
10. Team GAC Pindar (GBR) – 116 points
11. Team Extreme (EUR) – 94 points