La fin du rêve pour Loïck Peyron, Gitana Eighty démâte dans l'Océan Indien
Grande mais triste émotion aujourd'hui au PC Course du Vendée Globe et sur le Nautic – Salon Nautique International de Paris. Peu après 14 heures, Loïck Peyron informait son équipe à terre du démâtage de Gitana Eighty. A peine trois heures plus tard, se battant avec ce qu'il restait de l'espar pour fabriquer un gréement de fortune, le skipper du monocoque armé par le Baron Benjamin de Rothschild est revenu sur ce coup du sort lors d'une vacation exceptionnelle. Rappelons que Loïck Peyron avait effectué une ascension en tête de mât pas plus tard qu'hier, montée au cours de laquelle il avait pu procéder à un check complet et satisfaisant de l'espar.

Le temps a semblé comme suspendu dans les allées du Nautic quand, à 17 heures, à l'occasion d'une vacation exceptionnelle, Loïck Peyron a raconté avec des mots précis, le démâtage survenu un peu plus tôt : « Je n'ai pour l'heure aucune explication à donner… Il y avait 30 nœuds de vent et Gitana Eighty était sous un ris dans la grand voile et le Solent à l'avant. Il n'y avait pas de raison de se faire mal et tout allait très bien à bord quand le mât est tombé brutalement sans aucun signe avant-coureur. J'étais à l'intérieur quand j'ai entendu un énorme bruit. Un tel bruit avec une sensation aussi violente ne m'a pas laissé beaucoup de soupçons. Et en sortant sur le pont, j'ai effectivement constaté qu'il n'y avait plus de mât » commentait le solitaire avant de poursuivre : « L'heure qui a suivi a demandé beaucoup de travail. Sur un pont complètement recouvert par les éclats de carbone, il a fallu couper tous les « cordons ombilicaux » qui relient le mât au bateau. L'espar s'est semble t-il cassé en trois ou quatre morceaux, et ces débris commençaient à pilonner le pont et la coque. Il y a pas mal de petits points d'impacts mais aucun problème structurel n'est à signaler.»

Pour l'heure, Loïck Peyron et le Gitana Team étudient la solution la plus sûre et la plus confortable pour aller à la rencontre du monocoque. Trois voies s'offrent aujourd'hui à eux : l'Afrique du Sud, Madagascar et l'île de la Réunion ou alors l'Australie. Si les deux premières destinations sont les plus proches d'un point de vue géographique (environ 1 600 milles) les conditions de navigation ne sont pas idéales pour y parvenir, car Gitana Eighty aura à remonter majoritairement face au vent. L'Australie, située à 3 000 milles devant l'étrave du monocoque, offre quant à elle une perspective plus séduisante, car elle est synonyme d'une progression au portant.
En attendant d'arrêter son choix définitif, Loïck Peyron tentait d'établir un gréement de fortune avec la bôme, les dérives ainsi que l'ORC et le bout de grand-voile qu'il avait pu sauver : « Avant que la nuit tombe je vais essayer de finir mon gréement de fortune, car là sans avancer la situation n'est pas très confortable » concluait Loïck Peyron, forcément ému, avant de mettre un terme à cette vacation spéciale.

Mais en ces moments douloureux, le baulois a également tenu à exprimer sa grande déception pour tous ceux qui lui ont permis de prendre le départ de ce Vendée Globe 2008-2009 : « Je suis forcément déçu que les choses se terminent ainsi, mais la déception est collégiale. Je suis désolé pour Ariane et Benjamin de Rothschild, le Groupe LCF Rothschild et bien sûr les membres du Gitana Team qui ont tant travaillé sur ce beau bateau.»

Depuis l'annonce de ce démâtage les messages d'encouragements affluent de toutes parts. Qu'ils soient journalistes, simples passionnés ou encore membres de teams concurrents, tous expriment leur soutien et leur admiration pour le parcours réalisé par Loïck Peyron dans ce Vendée Globe 2008-2009. Un grand merci pour ces nombreux témoignages réconfortants.

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