Tout en douceur

Chut, ne pas faire de bruit ! Dans le léger frémissement du gennaker qui se gonfle et se dégonfle au gré de la houle, nous nous faufilons sur la pointe de nos dérives pour traverser cette zone de grands conflits météos qu'est le Pot au Noir. Depuis notre passage de l'équateur, nous jouons au jeu du chat et de la souris avec un petit minimum dépressionnaire qui fluctue en total anarchie, un coup à l'est, un coup vers le sud, une nouvelle trajectoire vers le nord est. Ce minimum, nous le suivons heure par heure grâce aux photos satellites et modifions notre route en fonction de la sienne. Il faut dire que c'est grâce à lui que subsiste sur la grande bleue un souffle de vent, entre 5 et 8 nœuds. Pas de quoi sauter au plafond, mais il permet d'éviter pour l'instant le pire : soit le grand calme blanc.

Alors cahin-caha, dans ce flux de sud sud-est, nous progressons vers la porte de sortie. Si tout se passe bien, nous devrions être tirés d'affaires dès ce soir, pour trouver ensuite sur notre route un flux plus soutenu de nord-est. Mais il convient de prononcer cela tout bas : ici, plus que partout ailleurs, par la simple volonté d'un nuage mal intentionné, tout  peut changer du tout au tout en un instant.

A demain

Nicolas Raynaud

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