Grosse avarie sur Gitana 11
A minuit et demi, Fred Le Peutrec appelait son PC à terre pour signifier que le trimaran venait de subir une grosse avarie et que l'équipage faisait route vers La Trinité/mer (Bretagne sud – France).

« Nous faisons route sur notre base technique à La Trinité sur mer. Nous avons violemment touché quelque chose avec la dérive en partie relevée et le safran de la coque centrale a été arraché. Il y a une voie d'eau à l'avant du bateau. Nous naviguions alors à 25 nœuds et le tableau arrière est en partie détruit. Ce n'est pas grave car il y a une cloison étanche à l'arrière. Mais il y a pas mal d'eau dans la coque centrale. L'équipage est OK, il n'y a pas de blessé. Nous devons préserver nos batteries car nous ne pourrons plus les charger. Nous sommes à 1 300 milles de notre base de La Trinité sur mer. Tout va bien à bord : nous sommes autonomes et ne demandons pas d'assistance. »

Il faisait donc encore jour lorsque le choc s'est produit puisque Gitana 11 est au milieu de l'Atlantique Nord avec un décalage horaire d'au moins trois heures. Le trimaran n'est pas en danger puisque les deux flotteurs sont intacts mais la voie d'eau a probablement noyé le moteur, c'est pourquoi l'équipage s'est attelé à démonter les batteries pour qu'elles ne baignent pas dans les fonds.

Deux heures après, le Président du Comité de course, René Boullaire, indiquait que Gitana 11 était positionné par 49°57,2 Nord et 37°01,7 Ouest et que le bateau marchait à 13 nœuds dans le 50° (Nord-est). Ce vendredi matin à 3h00, Gitana 11 avançait encore à dix nœuds au même cap. Rappelons que la flotte navigue sur la face Nord d'un anticyclone donc dans des conditions de mer relativement peu agitée avec une brise de secteur Ouest 20 nœuds avec une longue houle de Nord-ouest.

A 8h00, ce vendredi, Gitana 11 précisait que la brèche au niveau du puits de dérive avait été colmatée mais l'alternateur du moteur ne fonctionnait plus. Les batteries sont donc déchargées et le trimaran ne peut plus communiquer par Inmarsat (téléphone et e-mail). Sa position est désormais suivie par la balise de sécurité Argos. Il faut compter entre quatre et cinq jours pour que Gitana 11 atteigne les côtes bretonnes, le bateau naviguant à environ 10 nœuds de moyenne ces dernières heures.

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