La Route du Rhum 2022 ne partira pas demain : « une bonne décision »
À la lecture des fichiers météos, les bruits de pontons se montraient de plus en plus insistants depuis 24 heures. Francis Le Goff, directeur de course de la Route du Rhum Destination Guadeloupe, a mis fin au suspense ce samedi matin à l’occasion du briefing réunissant l’ensemble des solitaires engagés sur la 12e édition de la mythique transatlantique. Malgré un départ jugé maniable demain au large de Saint-Malo, la météo se dégradait très rapidement à la pointe bretonne. Avec des vents très soutenus et une mer particulièrement forte, les conditions des premiers jours de mer étaient jugées trop dangereuses, ce qui a conduit à la décision de reporter le départ. Un choix difficile mais courageux que saluait Charles Caudrelier, tout comme une grande partie des skippers inscrits. Un départ entre mardi fin de journée et mercredi dans la matinée était évoqué.
Réactions de Charles Caudrelier suite à l’annonce

Pouvez-vous rapidement nous décrire les conditions qui conduisent à ce report ?

« Si nous étions partis demain, les conditions étaient très engagées dès la sortie de Manche. En simplifiant, il y a actuellement une barrière de vent entre l’Espagne et l’Irlande à passer avec une mer énorme à négocier. Sept mètres de vague et des vents autour des 45 nœuds dans la première dépression…  Et pour la suite ce n’était pas mieux ! Hier soir, l’un de mes routeurs me disait qu’il n’avait pas vu une dépression aussi creuse sur l’Atlantique depuis très longtemps. D’autant que la période, c’est-à-dire l’intervalle entre les vagues, était courte et cela donnait des conditions casse-bateaux. Et il faut s’imaginer qu’avec nos grands multicoques nous n’aurions pas été les plus mal lotis. »

Vous n’aviez pas de solutions pour éviter ce mauvais temps ?

« Effectivement et c’est bien le problème sur ce début de parcours et la sortie de Manche où nous n’avons pas d’échappatoire. Et puis nous sommes des compétiteurs, on se prépare quand même pour cette course depuis 4 ans, j’aurai s choisi d’emprunter la meilleure route qui soit, la plus rapide, et clairement c’était aussi la plus engagée. On met de côté la course dans les conditions que nous devions rencontrer et ce n’est bien sûr pas ce que l’on cherche.  Partir demain aurait conduit à une course à l’élimination et ce n’est jamais souhaitable. »

Pour vous, cette décision était la bonne ?

« Oui sans hésitation ! C’est une sage et courageuse décision et il faut vraiment saluer la direction de course et les organisateurs car c’est toujours difficile comme choix. Décaler un départ de course ça ne touche pas uniquement les marins, cela impacte tout notre environnement. »

Quel est votre programme pour les prochains jours ?

« Une nouvelle attente débute et avec mon équipe de routeurs nous nous remettons dès à présent au travail pour préparer cette nouvelle échéance. Je vais repartir un peu en famille mais aussi essayer de rester connecté avec le bateau pour ne pas me déconcentrer. Il faut être patient, la course sera tout aussi belle dans 2 ou 3 jours. »

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