Un dimanche dans le Pot-au-Noir, chapitre 2
Il y a une semaine pile, le dimanche 14 novembre, le géant aux cinq flèches entrait en tête dans la Zone de Convergence Intertropicale. Il s’en était suivi vingt-quatre heures de navigation dans le petit temps, aux prises avec les aléas qui caractérisent ce passage et le stress qu’il ne manque jamais de provoquer auprès des marins qui doivent le traverser. Une semaine plus tard, l’histoire se répète puisque depuis ce matin, le Maxi Edmond de Rothschild navigue à nouveau dans le Pot-au-Noir avec pour effet immédiat le ralentissement annoncé pour la fin de course.
Mais ce deuxième « Pot » moins classique que le premier et très Ouest ne devrait pas avoir la même physionomie : « Pour le moment ce nouveau Pot-au-Noir semble plus simple à traverser que celui de l’aller. Mais les 24 prochaines heures vont être importantes pour nous et plutôt intenses au niveau de l’observation des images satellites pour réagir rapidement si une cellule se développait très rapidement et dégradait la situation. Il reste encore des lignes de grains possibles sur le chemin de la Martinique. » prévenait Erwan Israël.
Face à cette situation et malgré l’envie évidente de rejoindre au plus vite les rivages de l’île aux fleurs, l’ambiance reste studieuse à bord du Maxi Edmond de Rothschild : « C’est bientôt la fin mais il faut rester concentrés sur le bateau pour continuer de l’exploiter le mieux possible. Les dernières prévisions ne voient pas de grands bouleversements météos devant nous, juste du petit temps, mais nous sommes dans le Pot-au-Noir et par définition on sait qu’ici, rien n’est acquis et que des imprévus peuvent encore arriver. » confiait Franck Cammas.
Ralentissement aux avant-postes pour le « sprint » final
« Nous sommes les premiers à entrer dans la zone de vents faibles. Nos poursuivants vont eux conserver un flux plus soutenu plus longtemps et donc assez logiquement revenir sur nous vers la fin. Le scénario leur est favorable. Mais c’est la régate. Après le passage São Pedro nous avons clairement été mieux lotis qu’eux. Ils ont eu un angle de vent moins favorable que nous pour le long bord vers la zone d’exclusion des côtes nord du Brésil et ont dû attaquer leur série d’empannages plus sud que Franck et Charles et donc en faire plus… » expliquait le routeur depuis son QG lorientais.
La tendance pressentie d’une fin de course dans les petits airs semble donc se confirmer. Mais pour la cellule météo du Maxi Edmond de Rothschild il est encore trop tôt pour se prononcer sur une ETA (Estimated Time Arrival) précise et fiable : « selon le modèle météo (GFS, CEP ou Arpège) il peut y avoir jusqu’à 24 h d’écart ; entre le 23 au matin et la nuit du 24… »
Tout dépendra ainsi du vent que trouveront les maxi-trimarans volants à la sortie de leur deuxième Pot-au-Noir. Si l’alizé se montre un peu coopératif on aura une arrivée dès le 23 au matin dans la baie de Fort-de-France. Si tel n’est pas le cas il faudra patienter quelques heures de plus pour célébrer les vainqueurs 2021 de la Transat Jacques Vabre en catégorie Ultime. Seront-ils les premiers sur la ligne ? Là encore, difficile de savoir.
Positions du dimanche 21 novembre à 11h
1. Maxi Edmond de Rothschild (F. Cammas / C. Caudrelier) à 841,7milles de l’arrivée
2. Banque Populaire XI (A. Le Cléac’h / K. Escoffier) + 418,9 milles
3. SVR - Lazartigue (F. Gabart / T. Laperche) + 507,1 milles
4. Actual (Y. Le Blevec / A. Marchand) + 1 039,4 milles
5. Sodebo (T. Coville / T.Rouxel) + 1 198,1 milles