Quelques heures après un magnifique départ sur le Tage, où les trimarans monotypes avaient pu démontrer leur potentiel au gré des risées qui tombaient sur le fleuve, Eole a choisi de jouer son premier mauvais tour aux bateaux de tête. Tandis que Spindrift Racing et Edmond de Rothschild bataillaient aux avant-postes, ils sont tombés dans des calmes non loin de la célèbre plage de Guincho, à quelques kilomètres dans le nord-ouest de Cascais. Yann Guichard et ses hommes parvenaient à s’en extirper avec habilité alors que l’équipage de Sébastien Josse, positionné plus à terre, mettaient plus de temps à retrouver du vent frais : « Comme d’habitude dans la pétole, les derniers deviennent les premiers ! » ironisait Sébastien Josse ce midi à son équipe à terre, avant de poursuivre : « Hier, au passage de Guincho, Virbac Paprec et Prince de Bretagne étaient un peu derrière la flotte, ils ont profité de leur position pour ne pas tomber dans le même piège que nous, prenant ainsi la tête avant la tombée de la nuit.»
Mais grâce à une bonne navigation la nuit dernière, lorsque le vent adonnait pour permettre aux équipages d’allonger un peu la foulée, Sébastien Josse et ses hommes sont revenus au contact et passait la latitude du cap Finisterre en deuxième position, à vue de leurs adversaires : « Hier soir, nous étions un peu décrochés mais nous avons fait une bonne nuit au reaching et nous avons réussi à revenir dans le paquet. Nous sommes très heureux de notre position » déclarait Charles Caudrelier à la vacation officielle.
A la mi-journée, les monotypes traversaient une zone particulièrement délicate tandis qu’ils contournaient par l’Est la fameuse dépression qui anime le golfe de Gascogne : «Dehors, c’est la guerre ! Nous sommes au portant, sous gennaker, et comme attendu il y a une houle de face de près de 3,5 mètres. C’est vraiment cette grosse mer de face le problème car le vent lui est compris entre 20 et 25 nœuds » annonçait Sébastien Josse.Dans ces conditions musclées, les trimarans volent de vagues en vagues dans un vacarme permanent. Mais le bruit est loin d’être le seul stress à bord, comme l’expliquait Charles Caudrelier : « le bateau souffre pas mal à cause de cette mauvaise mer. Nous faisons de beaux sauts de vagues et ça craque de partout ! Les trois prochaines heures, avant d’empanner vers le Nord-Ouest, vont être compliquées.»
Selon les dernières prévisions, Edmond de Rothschild et ses adversaires devraient atteindre le Fastnet demain, mardi 18 juin, au matin. Sylvie Viant, la directrice de course de la Route des Princes, estimait une ETA entre 8 et 10h TU au mythique rocher du Sud irlandais.
Offshore2 (Lisbonne – Dublin) - Classement du 17 juin à 14h (heure française)
- Spindrift Racing (Yann Guichard) à 560 milles du but
- Musandam – Oman Air (Sidney Gavignet) à 4,3 milles du 1er
- Edmond de Rothschild (Sébastien Josse) à 5,1 milles du 1er
- Virbac Paprec 70 (Jean-Pierre Dick) à 9,2 milles du 1er
L’équipage d’Edmond de Rothschild sur l‘offshore 2 (Lisbonne – Dublin)
Sébastien Josse (skipper)
Charles Caudrelier / Thomas Rouxel / Antoine Koch / Jean-Christophe Mourniac / Florent Chastel