Charles Caudrelier et le Maxi Edmond de Rothschild sacrés sur l’Arkea Ultim Challenge - Brest
Ce mardi 27 février à 8h 37min 42s, Charles Caudrelier a franchi la ligne d’arrivée de l’Arkea Ultim Challenge-Brest. À la barre du Maxi Edmond de Rothschild, le skipper du Gitana Team, qui a fêté hier ses cinquante ans, remporte cette course de pionniers, et boucle son premier tour du monde en solitaire en 50 jours 19 heures 7 minutes, 42 secondes à la vitesse moyenne de 23,74 noeuds pour une distance réellement parcourue de 28 938 milles. Une consécration qu’il partage avec Ariane de Rothschild et toute l'équipe fondée en 2000 par Benjamin de Rothschild.

Pendant ces 50 et quelques jours de mer, Charles Caudrelier a fait preuve d’une maîtrise et d’un engagement exceptionnels à bord de son Ultim de 32 mètres, premier bateau volant à réussir le tour du monde par les trois caps. Cet exploit sportif personnel récompense aussi l’audace d’une équipe visionnaire, qui, il y a 10 ans, imaginait avec l’architecte Guillaume Verdier, la conception d’un grand trimaran capable de « foiler » en haute mer.

Ariane de Rothschild, fondatrice et armatrice de Gitana Team  : « Je voulais tout d’abord féliciter et remercier Charles Caudrelier pour avoir accompli et remporté ce tour du monde de façon aussi exceptionnelle. Je pense aussi aux équipes du Gitana qui l’ont accompagné et vécu cette aventure à ses côtés avec autant d’intensité et de détermination.

Cette course a été très éprouvante pour les marins comme pour les bateaux, ce qui rend ce premier tour du monde Ultim en solitaire d’autant plus impressionnant. Je voulais également exprimer combien je suis émue pour ce bateau, Gitana 17. Nous l’avons imaginé et conçu avec l’ambition qu’il soit le premier maxi-trimaran à voler autour de la planète. C’est chose faite et c’est une consécration totale. Je pense à Guillaume Verdier, ses équipes, le bureau d’études de Gitana et Cyril Dardashti sans qui ce magnifique bateau n’existerait pas. Avec cette éclatante victoire, le Maxi Edmond de Rothschild entre dans la grande tradition familiale et dans la légende. Cela me touche beaucoup, c’est une grande émotion. » 

Cyril Dardashti, directeur général du Gitana Team : « C’est un grand moment pour  nous tous, pour l’équipe, pour Charles, pour notre armateur. C’est la récompense de 10 ans de travail. C’est notre premier tour du monde réussi au sein de l’écurie. Le faire en multicoque, qui est dans l’ADN du Gitana Team, et le gagner en mode volant, c’est la plus belle étoile qu’on puisse accrocher à notre tableau. Charles il a été monstrueux depuis le début de cette course. On n’en doutait pas. Il a fait quelque chose d’incroyable. Il montre à ses pairs qu’il est un grand marin. »

La course de Charles : ce qu’il faut retenir :

L’Atlantique au contact
Le départ, donné le 7 janvier 2024 est suivi d’une descente de l’Atlantique groupée.  Dans les alizés, au grand large du Cap-Vert, la régate entre quatre des six concurrents se mue bientôt en duel avec SVR Lazartigue. Ce corps à corps au contact avec Tom Laperche atteint son paroxysme aux portes des quarantièmes rugissants. Charles Caudrelier aligne trois journées à près de 35 nœuds de moyenne (838 milles pour ses meilleures 24h). Il prend la tête le 17 janvier, tandis que son rival, victime d’une avarie majeure, se déroute vers le Cap et doit abandonner.

Passage du cap de Bonne-Espérance :
Le 19 janvier à 14 h 32 min 22 sec, en 12j 1h 2min et 22s - en 1ère position

Un Indien record
Le Maxi Edmond de Rothschild cavale à l’avant d’une dépression australe attrapée au large du Brésil, qui va le propulser jusqu’aux Kerguelen. Il est le seul dans cette position. Avec un système météo d’avance sur ses poursuivants, l’écart se creuse inexorablement. Le géant aux cinq flèches transperce l’Indien en 8 jours, 8 heures 20 minutes et 36 secondes.

Passage du cap Leeuwin 
Le 25 janvier à 19 h 14 min et 05 secondes, en 18 jours 5 heures 44 minutes et 5 secondes de course - en 1ère position - Nouveau temps de référence en solitaire.

Record de l’océan Indien en solitaire 
Le 28 janvier, Charles Caudrelier franchit la longitude du cap du Sud-Est à 1h03min et 10 secondes (heure française) après 20 jours 11 heures 33 minutes et 10 secondes de course. Il a parcouru 6 113 milles entre le Cap des Aiguilles (Afrique du Sud) et le Cap du Sud-Est en 8 jours 8 heures 20 minutes et 36 secondes, à la vitesse moyenne de 30,7 nœuds.

Pacifique : ralentir pour en sortir
Tout commence à la perfection dans la longue houle du Pacifique qui permet au trimaran bleu de progresser pendant quatre jours à plus de 30 nœuds de moyenne. A l’arrière, la météo et les avaries contrarient Thomas Coville (escale technique en Tasmanie) et Armel Le Cléac’h (contraint de passer par le nord de la Nouvelle-Zélande). Mais le 1er février, à mi-chemin, Charles est obligé de mettre les deux pieds sur le frein pour éviter un système virulent qui lui barre le passage du cap Horn. Il va passer 48 heures au ralenti. Son avance de 3500 milles sur Sodebo le met à l’abri d’un éventuel come-back.

Passage du cap Horn :
Le 6 février à 18 h 08 min 40 secondes, après 30 jours 4 heures 38 minutes et 40 secondes de course - en 1ère position

Les dernières piques de l’Atlantique
Probablement la portion de course la plus difficile pour Charles Caudrelier. La présence des glaces puis l’arrivée d’une dernière dépression australe, l’obligent à passer dans l’ouest des Malouines et à temporiser une fois de plus. Victime d’un souci technique handicapant (qu’il va réussir à réparer), il manque aussi de chavirer, bateau gité à 40 degrés pendant quelques longues secondes. La remontée au près le long des côtes sud-américaines est laborieuse. Enfin, l’Atlantique Nord lui réserve une dernière épreuve. Le 21 février, Charles doit se résoudre à s’arrêter à Horta (Açores), une escale stratégique qui durera plus de 72 heures, le temps de laisser passer le très mauvais temps qui sévit au large des côtes françaises.

Passage équateur-équateur
Charles Caudrelier a franchi l’équateur pour la 2ème fois de son tour du monde, le 16 février 2024 à 8 h 44 min 48 secondes, au terme de 39 jours, 19 heures, 14 min et 48 secondes de course.
Temps équateur aller / équateur retour : 33 jours, 11 h, 33 min

Les contenus figurant sur ce site sont protégés par le droit d'auteur.
Toute reproduction et représentation sont strictements interdites.

Pour plus d'informations, consultez la rubrique mentions légales.
Saisissez au moins 4 caractères...