Marc dit aimer naviguer dans des conditions musclées. Les dernières 24 h de son parcours de 1 000 milles sont allées au-delà de ses espérances ! « J'ai quitté La Trinité, jeudi vers midi, avec quatre heures de retard sur l'horaire que j'avais prévu, souligne Marc. Le système météo était en train de changer et si je suis parti dans des conditions agréables, je savais que la dernière manche se jouerait sur un terrain plus agité.» En effet, vendredi soir, les prévisions météo deviennent alarmantes pour Marc qui précède de quelques heures un front menaçant situé sur un axe Nord-Sud entre Ouessant et le Cap Finistère. Quelques heures plus tard, une forte houle commence à se former et le vent le rattrape entre les Glénans et l'île de Groix. Il affale les voiles. Il lui reste encore 200 milles à faire, mais pour lui l'alternative est claire : continuer et risquer de se retrouver dans une situation critique ou obtenir la permission d'écourter son parcours. Appelé par téléphone satellite, René Boulaire de l'UNCL, l'organisation chargée du suivi de ces épreuves qualificatives, donne son feu vert pour qu'il regagne au plus vite La Trinité et valide sa qualification.
Pendant ces 60 heures de mer sur le Golfe de Gascogne, entre Belle-île, Cap Finistère et l'île de Sein, Marc a rencontré toute une palette de conditions météo qui lui ont permis de mieux connaître, sous différentes allures, les capacités de Gitana X, version 2004. Brises de Sud-Est au départ, de Sud, puis de Nord-Ouest, pétole, rafales à 35 nœuds, portant, reaching, près, prises de ris, ballastage, Marc a passé en revue tous les cas de figures d'un parcours transatlantique. Une sortie extrêmement bénéfique donc qui a permis au nouveau skipper de Gitana X de commencer à prendre ses marques sur ce trimaran.
« J'apprends le bateau. Si Gitana X a toujours du mal à s'exprimer par petit temps, il se réveille indéniablement dès que le vent forci, notamment au portant. Le nouveau plan porteur à ailettes du safran central et les nouveaux foils courbes apportent un changement substantiel dans les performances et l'équilibre du bateau, dont le tangage a été très fortement réduit par l'implantation de ces nouveaux appendices. »
Après un repos bien mérité et cette prise de contact « très positive » avec Gitana X, Marc, avec son passeport pour The Transat en poche, va pouvoir se consacrer sereinement à la préparation du Grand Prix de La Trinité et procéder aux quelques petits travaux notés pendant sa qualification. « Très peu de chose en fait. Les préparateurs ont fait un super boulot. »