Rester « zen », plus facile à dire qu’à faire. Se charger en émotion positive sans se laisser submerger. Un fil sur lequel il n’est pas jamais évident de marcher. « Je suis vraiment dans l’état d’esprit d’y aller sereinement, » confie Sébastien Josse. « Nous partons pour un tour du monde. Mon objectif dans cette première partie de course est d’arriver dans l’hémisphère Sud bien dans le rythme, avec un bateau en bon état. On sait que le long du Brésil, nos bateaux à foils seront dans leurs conditions pour creuser l’écart, ma priorité est d’arriver dans le Grand Sud bien dans mes baskets et bien ma course. »
Une météo claire mais qui n’en demeure pas moins exigeante
« Avec un flux de secteur Nord, donc froid, les précisions météorologiques sous-estiment souvent la force du vent. En plus, ce Nord-Nord Ouest devrait être irrégulier avec des lignes de grains et des rafales qui pourraient atteindre 25 nœuds dans le golfe de Gascogne, avec un renforcement à 30 nœuds au cap Finisterre que l’on pourrait doubler à 4 ou 5 heures du matin lundi, » précise le skipper.
Antoine Koch est responsable du bureau d’études du Gitana Team. Marin, il est également membre de la cellule performance de l’écurie aux cinq flèches. Il accompagne Sébastien dans ces dernières heures à terre afin de préparer au mieux ce début de course. « Nous ne sommes pas dans un départ violent avec un coup de vent dès le golfe de Gascogne, ni dans situation compliquée tactiquement, » explique-t-il. « Néanmoins, les concurrents vont devoir manœuvrer afin d’adapter la voilure aux variations de la force du vent. Puis, le long du Portugal, ils arriveront au niveau d’une petite dorsale anticyclonique. Il faudra alors choisir entre longer la côte pour conserver de la vitesse où bien s’écarter quitte à buter un peu dans la zone de vent faible mais avec un décalage dans l’Ouest bénéfique à long terme. Ensuite, ce sera rapide, droit vers le Pot-au-Noir. Dans l’alizé soutenu, il va falloir enchaîner des empannages, des manœuvres toujours très exigeantes en solitaire. Donc si la situation se présente de façon classique, elle va demander beaucoup d’énergie aux marins. »