Coup d’arrêt en direction de Madère
Charles Caudrelier et Erwan Israël savent depuis leur départ du Havre, dimanche dernier, que la transition vers le Sud se gagnera au prix de longues heures de patience dans une zone de vents faibles à traverser. En effet, après un début de course intense dans des conditions difficiles et musclées pour les hommes et leurs machines, ce matin à l’approche de l’archipel portugais de Madère c’est le calme plat sur le pont du Maxi Edmond de Rothschild. Une dorsale anticyclonique s’étale sur la route des ULTIM, ralentissant considérablement leur progression vers les alizés. Synonyme de zone sans vent mais aussi de regroupement général, ce passage aux allures de nouveau départ pourrait être un tournant important dans cette 16e Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre.
 Panne sèche 

Le paradoxe est total. Tandis que la Bretagne et plus largement le littoral français se préparent au passage de la tempête Ciaran, avec ses vents annoncés à plus de 140 km/h en rafales, en tête de la flotte des ULTIM qui s’approche de Madère, Eole est aux abonnés absents. Comme prévu, Charles Caudrelier et Erwan Israël, troisièmes dans un mouchoir de poche au pointage de 13h, composent ce mercredi avec une zone de hautes pressions. Les vitesses du Maxi Edmond de Rothschild, comme celles de l’ensemble de ses concurrents, ont vertigineusement chuté et oscillent entre 2 et 6 nœuds … Après le stress des hautes vitesses connu lors des deux premiers jours, c’est une autre guerre des nerfs qui débute à bord des géants de 32 mètres :  celle de l’attente. Bien que les prévisions soient très aléatoires dans de telles conditions, les duos espèrent retrouver du vent dans les voiles dès la nuit prochaine en laissant l’île de Porto Santo, située au Nord-Est de l’archipel portugais, à tribord.   

Au petit matin, le skipper du Gitana Team nous partageait cette ambiance « lacustre ».   

Vacation de Charles Caudrelier, mercredi 1er novembre :   

« Après une troisième nuit, ce n’est pas la même ambiance à bord du Maxi Edmond de Rothschild. En ce moment, vitesse maxi 5-6 nœuds… c’est beau mais ce n’est pas très efficace ! Je dirais que c’est paisible et tendu à la fois parce que là on ne sait pas bien ce qui va se passer quand tu traverses un truc comme ça ! On a discuté ce matin avec François (Gabart), on est à portée de VHF, et on se disait qu’il fallait une boule de cristal pour savoir ce qui allait se passer. Le vent bouge beaucoup. Il a envie d’adonner mais comme la dorsale descend dans le Sud avec nous, ça fait le yoyo. Nous sommes pour le moment dans un vent qui varie entre l’Ouest et le Nord-Ouest. C’est beau là, c’est « glassy » mais pas non plus très agréable comme il y a de la houle et pas de vent, les voiles claquent. On a toute la toile dessus et on essaye de profiter de la moindre risée. Sur les routages tu arrives toujours à avancer mais sur l’eau on ne progresse pas comme sur les routages. Nous sommes très groupés dans notre option avec SVR et Banque Populaire, et derrière Sodebo et Actual, qui étaient en retrait, tentent autre chose plus à l’Est… C’est très difficile de savoir.   De toute façon, même si on reste arrêtés, lorsque la dépression (Ciaran, qui balayera la France dès la nuit prochaine, ndlr) va passer, l’anticyclone va se reconstruire. On va s’en sortir… mais dans combien de temps ?  Une chose est certaine, le premier qui touche le nouveau vent va partir. Et 1 mille, parfois sur la Solitaire du Figaro, ça fait la différence ! Les jours meilleurs sont à venir. On savait que ce passage serait synonyme de nouveau départ. »  

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