Prem’s !
L’ambiance est à la concentration à bord du Maxi Edmond de Rothschild ainsi qu’à Lorient, au cœur de la cellule météo du Gitana Team, en ce dimanche 14 novembre, une semaine pile après le départ. Le Pot-au-Noir n’est jamais un passage anodin, et comme le répète souvent Charles Caudrelier : « ici une course peut se perdre ou se gagner ! ». Depuis quarante-huit heures les esprits sont rivés sur cette zone de convergence intertropicale que les marins redoutent tant. Il faut dire qu’ici, à la rencontre des masses d’air des deux hémisphères, rien n’est du domaine de la logique et du rationnel : « Ça y est ! Le Maxi Edmond de Rothschild est le premier à entrer dans le Pot-au-Noir. C’est à la fois une bonne nouvelle car nous sommes en tête mais ça reste stressant d’ouvrir la voie dans cette zone dont on se méfie toujours. Il est parfois bien injuste ce Pot-au-Noir. On se rappelle et on a tous bien en tête ce qui est arrivé à Charal sur la dernière Transat Jacques Vabre. Il avait une grosse avance en entrant et un gros retard à la sortie ! Il faut rester concentrés et faire avancer le bateau vers la sortie. Nous sommes dans le vif du sujet dans un vent assez faible mais ça avance toujours et c’est déjà ça. Ici il faut prendre les choses les unes après les autres et être opportunistes jusqu’à la sortie », confiait Charles Caudrelier depuis le cockpit du Maxi Edmond de Rothschild.
Du Havre au Pot-au-Noir, une semaine de course !
Le 7 novembre dernier à 13h27, la flotte de la Transat Jacques Vabre s’élançait à l’assaut de la 15e édition. Avec pour la première fois de l’histoire de la course, Fort-de-France comme destination finale. Les soixante-dix-neuf duos en lice ont profité de conditions météos musclées mais idéales pour assurer le show le long des falaises normandes. Les photos aériennes des Ultimes en plein vol au large d’Etretat en témoigneront longtemps. Auteurs d’un très beau départ, Franck Cammas et Charles Caudrelier avaient d’emblée positionné le Maxi Edmond de Rothschild en tête. Ce leadership est toujours d’actualité après une semaine de course, mais il a été acquis et conservé de haute lutte. Sur le pont et à la barre du maxi-trimaran aux cinq flèches, notre duo joue depuis le départ sa meilleure partition, d’autant qu’à terre il peut compter sur le remarquable travail de sa cellule de routage.
« Nous sommes fiers de notre première partie de course, de ce que nous avons fait jusque-là. C’est revenu plusieurs fois par derrière mais on est toujours parvenus à repartir pour profiter aujourd’hui de ce petit matelas d’avance. Le Maxi Edmond de Rothschild est en parfait état et c’est la première fois que nous arrivons à l’équateur avec un bateau en si bon état. L’équipe technique a beaucoup donné ces derniers mois mais ça paye ! Bravo à eux. Côté météo, notre équipe de routage à terre fait un boulot fantastique depuis le départ. La descente était très compliquée, avec beaucoup de choix à faire et j’ai l’impression que l’on a souvent fait les bons. On n’a pas fait beaucoup d’erreurs… la seule peut-être est d’avoir voulu passer à l’intérieur de Ouessant alors qu’au départ on voulait passer au large. Mais ça a été vite réparé », concluait le skipper du maxi-trimaran bleu.
Positions du dimanche 14 novembre à 15h
- Maxi Edmond de Rothschild (F. Cammas / C. Caudrelier) à 4 935 milles de l’arrivée
- SVR - Lazartigue (F. Gabart / T. Laperche) + 205,3 milles
- Banque Populaire XI (A. Le Cléac’h / K. Escoffier) + 336,7 milles
- Actual (Y. Le Blevec / A. Marchand) + 381,4 milles
- Sodebo (T. Coville / T.Rouxel) + 708,8 milles