Rodéo ibérico
Tandis que les solitaires entameront cet après-midi leur troisième jour de course, la fatigue est naturellement palpable à bord des maxis de la classe Ultime. Surtout que, à l’image de la première, cette nouvelle nuit de mer a sollicité tout autant les organismes que les machines. En effet, entre la gestion du DST (Dispositif de Séparation de Trafic) du cap Finisterre et le pilotage au reaching dans un vent particulièrement instable, oscillant de 30 à 40 nœuds, les ouvreurs de cette Route du Rhum Destination Guadeloupe n’ont eu que peu de temps pour recharger les batteries. Malgré ces conditions, bien plus favorables à ses adversaires XXL, Sébastien Josse ne lâche rien et tient la cadence avec talent. Ce matin, au classement de 8h, le skipper d’Edmond de Rothschild pointait en troisième position à 72 milles du leader.
Navigation dans la traîne active 

Pour la tête de flotte de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, qui file depuis cette nuit le long des côtes portugaises, la météo reste humide et tonique comme nous le détaillait Antoine Koch ce matin :« La nuit a été agitée… Ils sont toujours dans la traîne active de la dépression avec un flux de Nord-Ouest puissant. Les grains qui sont nombreux sur leur route amènent beaucoup d’instabilité. Ce matin, Sébastien avait encore un bon 30 nœuds établi, grimpant à 40-45 nœuds dans les rafales et surtout une forte houle de Nord-Ouest d’environ 5 mètres.» Et c’est bien cette mer cabossée qui rend l’exercice d’autant plus difficile. Cette nuit dans une déferlante, l’une des bulles de protection du poste de barre d’Edmond de Rothschild s’est brisée. Une avarie sans gravité pour la performance du trimaran mais qui illustre bien la violence des éléments. 

Malgré ces conditions musclées et plus qu’inconfortables, Sébastien Josse est entré pleinement dans son rythme de solitaire: « Il se restaure comme il faut et il a réussi à se reposer hier après-midi et cette nuit, ce qui est très bien compte tenu de l’état de la mer et du vent encore fort » confiait le routeur d’Edmond de Rothschild, qui avait joint le marin quelques minutes auparavant. 

Le tiercé du matin

Côté classement, Loïck Peyron reste le solide leader de cette classe Ultime avec plus de 50 milles d’avance sur son dauphin du jour, Yann Guichard. Quatrième hier après-midi, le skipper d’Edmond de Rothschild est depuis revenu dans le tiercé de tête avec 72 milles de retard sur Banque Populaire VII. Le marin niçois poursuit ainsi son très beau parcours en restant au contact des grands multicoques de sa classe.

Depuis son départ de Saint-Malo, dimanche à 14 heures, le trimaran armé par le Baron Benjamin de Rothschild a parcouru près de 800 milles au réel sur l’eau, soit une vitesse moyenne d’environ 19 nœuds. Des chiffres qui constituent déjà une belle performance pour les allures de près (face au vent, ndlr) majoritaires depuis le début de course mais aussi compte tenu de l’état de mer dans lequel les marins ont dû progresser. 

Classement du 4 novembre à 8h (HF)
  1. Banque Populaire VII (Loïck Peyron) – 2 908,6 milles du but
  2. Spindrift 2 (Yann Guichard) – 56,1 milles du leader
  3. Edmond de Rothschild (Sébastien Josse) – 72,2 milles du leader
  4. Prince de Bretagne (Lionel Lemonchois) – 101,2 milles
  5. Paprec recyclage (Yann Elies) – 109,1 milles
  6. Musandam Oman Sail (Sidney Gavignet) – 109,4 milles
  7. Idec Sport (Francis Joyon) – 123,8 milles
    Abd – Sodebo Ultim’
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