L’entame musclée de cette édition 2014 a laissé quelques traces sur la flotte de la Route du Rhum, avec onze abandons et autant d’arrêts aux stands. Dans la classe Ultime, la fin prématurée de l’aventure pour Thomas Coville laisse un grand vide. Le skipper de Sodebo Ultim’ a été victime d’une collision avec un cargo la nuit dernière, non loin du DST (Dispositif de Séparation de Trafic) de Ouessant. Sa mésaventure témoigne malheureusement de la difficulté de l’exercice dans ces zones de forte affluence maritime que les marins n’apprécient guère. Car en plus des conditions météos musclées, les solitaires ont dû slalomer toute la nuit dernière entre cargos et bateaux de pêche, le tout sous les grains et donc avec une faible visibilité.
Un point sur le classement
A bord de Banque Populaire VII, qui n’est autre que l’ancien Groupama 3 vainqueur de la Route du Rhum 2010, Loïck Peyron a su parfaitement négocier ce début de compétition. S’emparant rapidement des rênes de la course, le marin baulois avait accru son avance cet après-midi et comptait 48 milles de crédit sur son dauphin du moment, le skipper de Prince de Bretagne. Positionné plus à l’Est que ses adversaires et donc plus loin de la route directe, sur laquelle se basent les calculs de distance au but, Sébastien Josse avait cédé sa deuxième place de la matinée et concédait quelques milles à la tête de flotte. Le skipper d’Edmond de Rothschild occupait au classement de 16h la quatrième place à 55 milles du leader.
La météo des prochaines heures
Après quelques heures de répit - relatif - au près débridé dans le golfe de Gascogne, les Ultimes devraient connaître une nouvelle nuit tonique au large du cap Finisterre et de la péninsule ibérique :« Pour l’heure, Sébastien navigue dans une petite divergence, située à l’arrière du front passé cette nuit, donc le vent est un peu plus mou mais surtout instable en force et en direction. Cela complique le jeu car il lui faut trouver la bonne configuration de toile. Mais dans l’après-midi, il va rentrer dans la traîne active qui se situe à l’arrière de la dépression. A partir de là, le vent va à nouveau grimper d’un cran pour s’établir aux alentours des 25 - 30 nœuds en tournant à droite, c’est-à-dire en soufflant de Nord-Ouest. Mais ce n’est qu’après le passage du cap Finisterre que la tête de flotte entrera dans la partie forte de la traîne active. Les fichiers annoncent 30 à 35 nœuds avec des rafales à 40 nœuds pendant une douzaine d’heures. C’est aussi là que la mer sera la plus forte avec 5 mètres de creux programmés »expliquait Antoine Koch ce lundi midi.
Nous l’aurons compris, ce n’est pas encore la nuit prochaine que Sébastien Josse pourra s’accorder de longues plages de récupération sous la casquette. D’autant que les allures de reaching (vent de travers, ndlr), si elles ne manquent pas d’intérêt en termes de vitesse sont également source de stress pour les solitaires. Préparé à ce scénario - 48 à 72 heures intenses - le skipper d’Edmond de Rothschild abordait les prochains milles avec lucidité et détermination.
Classement du 3 novembre à 16h (HF)
- Banque Populaire VII (Loïck Peyron) – 3 159,2 milles du but
- Prince de Bretagne (Lionel Lemonchois) – 48 milles du leader
- Spindrift 2 (Yann Guichard) – 50 milles
- Edmond de Rothschild (Sébastien Josse) – 55 milles du leader
- Paprec recyclage (Yann Elies) – 55,6 milles
- Musandam Oman Sail (Sidney Gavignet) – 62,2 milles
- Idec Sport (Francis Joyon) – 85,7 milles
Abd – Sodebo Ultim'