Configuration classique
Le 12 mai dernier, le Multi70 Edmond de Rothschild retrouvait son élément après trois mois de travaux dans son « quartier général » lorientais. Depuis, Sébastien Josse et son équipe ont multiplié les navigations pour valider les choix opérés durant la trêve hivernale. La mise en place de safrans en T sur les flotteurs du trimaran de 70 pieds comptait bien sûr parmi les modifications les plus remarquées. Le skipper d’Edmond de Rothschild dressait un premier bilan de ces fameux appendices venus des antipodes * : « Après trois mois de chantier, il nous tardait de retrouver le large et de confirmer sur l’eau les choix architecturaux pris cet hiver. Le travail de l’équipe technique a porté ses fruits et Edmond de Rothschild est comme nous le souhaitions. La grande nouveauté était bien sûr l’ajout de safrans en T sur les flotteurs. Après quelques sorties nous pouvons dire que le principe est validé. Le bateau est sain dans sa conduite, il n’a rien perdu de son potentiel marin mais a gagné sur de nombreux points. Pour autant, ces nouveaux appendices sont une première pour un grand trimaran de large et les systèmes – pointus dans leur mise en œuvre – réclament du temps pour leur mise au point. Ce n’est pas une surprise, nous savions que les choses se dérouleraient ainsi. Il nous reste plus de cinq mois jusqu’au départ du Rhum et nous saurons les utiliser à bon escient pour fiabiliser et optimiser la plateforme dans sa version définitive.»
Pour l’ArMen Race, le trimaran armé par le Baron Benjamin de Rothschild sera ainsi équipé de ses safrans de flotteurs d’origine. Un principe de précaution que l’on comprend aisément lorsque l’on détaille le tracé de l’épreuve. En effet, les organisateurs de l’ArMen Race ont imaginé plusieurs parcours, neuf au total, et différents scenarii pour s’adapter le jour J aux conditions météorologiques. Le plus grand parcours dessine un triangle de près de 500 milles entre la Trinité-sur-Mer, l’Occidentale de Sein et la bouée BXA au large de Royan. Tandis que le tracé le plus petit ne compte que 237 milles nautiques avec un départ en baie de Quiberon, une montée vers la pointe de Penmarc’h, dans le Finistère Sud, avant le contournement de l’île d’Yeu, en Vendée, puis un retour vers la Trinité-sur-Mer. « Cette course se déroule à proximité des côtes, où le trafic maritime peut être important. Une grande partie de la régate se fera de nuit et les différents objets (Ofni, filets de pêche, casiers…) que l’on peut rencontrer sur ce type de parcours sont autant de possibilités d’endommager les nouveaux safrans. Ce n’est évidemment pas le but compte tenu de notre objectif sportif cette saison» rappelait Sébastien Josse.
Vers une édition de petit temps ?
Côté météo, à deux jours du coup d’envoi, les prévisions manquent encore de clarté comme l’expliquait le skipper d’Edmond de Rothschild : «Nous ne sommes ni dans une situation anticyclonique ni dans une situation dépressionnaire. De nombreux petits fronts se baladent à proximité de la pointe bretonne. Ces fronts ne sont pas très actifs et ils devraient générer de la nébulosité et éventuellement de la pluie mais pas de vents forts. Sur les fichiers du jour, le vent est très variable tant en force qu’en direction sur la période qui nous intéresse. La tendance sera plutôt au petit temps avec un flux oscillant entre 0 et 10 nœuds. Pour le moment, il est encore difficile de donner les conditions des 12h premières heures de course car les fichiers ne sont pas du tout d’accord. Pour la suite, ça semble s’organiser un peu plus. Si le flux s’installe comme prévu nous devrions avoir un vent de dominante Nord avec un secteur Nord-Est ou Nord-Ouest dans la nuit de jeudi à vendredi. Mais les schémas peuvent encore évoluer d’ici le départ.»
Il faudra donc patienter jusqu’au briefing de jeudi matin pour connaître avec plus de précision les conditions météorologiques dans lesquelles se jouera la course et par conséquent le parcours qui sera proposé aux plus grandes unités de la flotte, dont fait partie le Multi70 Edmond de Rothschild.
« Mon objectif de la saison est la Route du Rhum mais les sorties en solitaire ne me semblaient pas suffisantes dans ma préparation. Rien ne remplace les milles qu’ils soient parcourus en solo ou en équipage. Je suis très heureux de partager ce début de saison avec l’équipe. Sur l’ArMen Race, le but est avant tout de retrouver des sensations au large et rien ne vaut une course avec l’émulation d’un départ et des bateaux qui régatent à côté de nous» se réjouissait Sébastien Josse à 48 heures du départ qui sera donné jeudi après-midi à la sortie de la rivière de Crac’h, devant la Trinité-sur-Mer.
* Ces nouveaux safrans sont le fruit d’une étroite collaboration entre Antoine Koch, l’architecte Guillaume Verdier et les membres de Team New Zealand, Jamie France, l’americain Bobby Kleinschmit ainsi que la société Pure Design. Les précieuses pièces qui composent les safrans – pelle et plan porteur - ont été fabriquées aux antipodes dans le chantier Core Builder, basé dans le Nord d’Auckland, et ont regagné l ‘Europe il y a quelques semaines afin que les membres du Gitana Team les adaptent aux casques réalisés en interne.
Pour suivre le Multi70 Edmond de Rothschild sur l’ArMen Race : http://www.armenrace.fr
L’équipage Edmond de Rothschild sur l’ArMen Race
Sébastien Josse (skipper)
David Boileau, Florent Chastel, Jean-François Cuzon, Cyril Dardashti, Olivier Douillard, Antoine Koch