Nuit magique dans les alizés
Canaries hier, Cap vert aujourd’hui les îles défilent tout autant que les milles pour les trimarans de 70’ en tête de la Transat Jacques Vabre. 600 milles parcourus sur les 24 dernières heures, soit une vitesse moyenne de plus de 25 nœuds, tels sont les premiers chiffres du jour. Il faut dire que depuis hier, les tandems des monotypes profitent enfin de conditions de glisse optimales sur une mer assagie et à la faveur d’un alizé bien au rendez-vous. Malgré ce train d’enfer, la vie s’installe doucement à bord du trimaran armé par le Baron Benjamin de Rothschild. En effet, après quatre premiers jours de mer caractérisés par un rythme décousu et des conditions peu propices à la récupération des organismes, Sébastien Josse et Charles Caudrelier ont pu recharger les batteries.

La mer s’est aplatie et les vents de Nord-Est sont bien établis, une configuration qui permet aux trimarans de tête d’aligner de belles moyennes sur la route d’Itajaí : « Ce fut une nuit de pilotage, tout droit, dans l’alizé »résumait Antoine Koch avant de préciser : « même s’ils ont dû gérer des petites oscillations du flux en intensité ».

Au pointage de 8h, le trimaran armé par le Baron Benjamin de Rothschild conservait l’avance acquise sur son adversaire le long de la péninsule ibérique. Et même si l’écart était sensiblement moins important qu’hier soir, plus de 70 milles séparaient encore Gitana XV d’Oman Air-Musandam.« Oman s’est rapproché en termes de milles mais sur le gain au vent Edmond de Rothschild a bien glissé la nuit dernière » comprenez par là que le routeur à terre du duo Edmond de Rothschild était pleinement satisfait de la trajectoire réalisée la nuit dernière par Sébastien Josse et Charles Caudrelier.

Pointé à 150 milles du Cap Vert, ce mardi peu avant 9h, c’est en fin d’après-midi ou en début de nuit prochaine qu’Edmond de Rothschild devrait laisser l’archipel portugais par son travers. Une fois encore, à l’image du passage de Madère et des Canaries, les marins seront vigilants au dévent des îles qui, mal négocié, pourrait être synonyme de moins de vent dans les voiles et par conséquent de perte de terrain sur leur  adversaire.

Message de la nuit de Charles Caudrelier : «Nuit magique : 20 nœuds de vent, première nuit sans polaire et première nuit calme à 30 nœuds  quand même ! On en profite pour bien dormir, après trois ans sur la Volvo Ocean Race à dix à bord, j’avais oublié mes nombreuses années solitaire et double où on souffre du manque de sommeil… Je découvre aussi comme les multicoques en équipage réduit et en course sont usants car on vit quand même en permanence avec le stress de se retourner. C’est une donnée qui n’existe pas en monocoque et je la sous-estimais; enfin on barre tout le temps car c’est beaucoup plus performant et rassurant. C’est aussi une grosse différence avec les monocoques. Et ça demande de la concentration, donc ça génère de la fatigue. Tout ça pour vous dire que je vais dormir car dans 90 minutes, j’y retourne et j’adore ca… Et oui, je me  plains mais pour rien au monde, je ne laisserai ma place sur le MOD 70 Edmond de Rothschild car ces bateaux sont simplement magiques !»

Classement du mardi 12 novembre à 8h (heure française) :
  1. Edmond de Rothschild (Josse-Caudrelier) à 3 168, 5 milles du but / 25,7 nds de moyenne sur 2h
  2. Oman Air-Musandam (Gavignet-Foxall) à 72,7 milles du le
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