Au premier tiers du parcours
Tandis qu’en ce 11 novembre, la France célèbre la commémoration de l’armistice de 1918, Sébastien Josse et Charles Caudrelier, toujours en tête de la Transat Jacques Vabre, profitent eux de leur première journée de répit à bord du trimaran de 70’ Edmond de Rothschild. Parti du Havre jeudi dernier, le duo a doublé cet après-midi la latitude des Canaries porté par les alizés de Nord-Est de l’hémisphère Nord. Avec près de 1 800 milles parcourus depuis le départ sur le 5 400 milles que compte la course, les marins du Gitana Team franchissaient en début d’après-midi le premier tiers de cette transat à destination d’Itajaí. Si la cadence se maintient ainsi jusqu’au Brésil, les douze jours estimés pour la traversée seront respectés.

«Nous avons actuellement 14 nœuds de vent, la mer est quasiment plate (1,5 mètres). Ce devrait être notre première journée de navigation au sec depuis le départ ! On ressent nettement le changement de température et le soleil est enfin de la partie ; il va falloir bien se protéger à la barre» lançait Sébastien Josse, auteur de cette « carte postale» à la mi-journée.

Sur le fil

A observer les vitesses qu’alignent les deux trimarans de 70’ depuis plus de 48 heures, on pourrait presque en oublier la difficulté de l’exercice auquel s’adonnent Sébastien Josse, Charles Caudrelier et leurs adversaires sur Oman Air - Musandam. Pourtant le chavirage du Multi50 Arkema, la nuit dernière au large de Lisbonne, est malheureusement venu rappeler la délicatesse du pilotage en multicoque. A bord d’Edmond de Rothschild, le tandem, auteur d’un beau planté la nuit dernière peu après le passage de Madère, en sait quelque chose :« Juste après le dévent de Madère, nous avons fait notre premier beau planté de la Transat. J’étais à la barre, le bateau sous gennaker et un grain est arrivé. Dans l’abattée, le bateau a enfourné » commentait le skipper d’Edmond de Rothschild lors d’une liaison téléphonique avec son équipe à terre. Une figure de style heureusement sans conséquence tant pour les hommes que pour la machine et qui n’a surtout pas empêché l’équipage de maintenir son avance sur son poursuivant.

Se relayant 24h/24h depuis leur QG de la Rochelle, les routeurs à terre du duo, Antoine Koch et Jean-Yves Bernot, se montraient d’ailleurs satisfaits de la trace de leurs protégés : «Nous sommes très contents de leur trajectoire. Ils ont réussi à glisser un petit peu la nuit dernière. Et même si à la mi-journée ils avaient perdu quelques milles en longitudinal et en rapprochement au but, c’était pour investir dans l’Ouest. L’écart est stable avec Oman et la position de ce midi permet un meilleur contrôle que celle d’hier.»  

Les îles et les dévents

Cette partie du parcours, ambiance autoroute des alizés, révèle tout de même quelques embûches. En effet, les nombreux archipels d’îles qui jalonnent la route de la flotte de la Transat Jacques Vabre, peuvent réserver leurs lots de surprises et de désagréments du fait des dévents que l’on peut retrouver sous le vent de ces îles.  

« Hier soir, en début de nuit ils sont passés sous le dévent de Madère. Ils ont croisé assez loin, à 110 milles environ, mais le dévent de l’île est immense comme on peut le voir sur les photos satellites. Ainsi, ils ont eu 3 à 4 nœuds de vent en moins que l’alizé normal pendant 1h30 à 2h. Par contre, derrière cela il y avait un alizé un peu plus soutenu avec des lignes de grains. En ce moment, il n’y a pas du tout de lune alors la nuit, les grains sans lune quand on est tout seul sur le pont, on ne les voit pas forcément arriver et ça peut être piégeur » soulignait Antoine Koch avant de détailler le programme de ce lundi 11 novembre : «Ils abordent actuellement le dévent des Canaries, c’est pourquoi les vitesses ont sensiblement diminué.  C’est probable qu’ils aient un vent plus instable jusqu’au milieu de l’après-midi. Dans cette configuration, on pourrait voir Oman se rapprocher un peu de leur tableau arrière. Mais ça devrait faire l’élastique car ils ressortiront plus tôt de cette zone perturbée. Derrière le vent est de retour ! En fin d’après-midi, début de nuit pour eux car il commence à y avoir un peu de décalage horaire, ils vont retoucher un flux un peu plus soutenu qui dépassera à nouveau 20 nœuds » concluait le routeur. C’est donc une nouvelle nuit tonique que Sébastien et Charles se préparent à négocier.

A ce rythme, les trimarans de 70’ devraient atteindre la latitude du Cap Vert demain en fin de journée et pourront atteindre les portes du redouté Pot-au-Noir d’ici 48 heures.

Classement du lundi 11 novembre à 17h (heure française) :
  1. Edmond de Rothschild (Josse-Caudrelier) à 3 557,4 milles du but / 26,2 nds de moyenne sur 2h
  2. Oman Air-Musandam (Gavignet-Foxall) à 87,8 milles du leader / 20,8 nds de moyenne sur 2h
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