Progresser sur les entrées en matière
Chaleur de plomb et soleil de circonstance ont marqué cette première journée de régates du Grand Prix de Boston. Dans des conditions de vent très changeantes et particulièrement instables tant en force (entre deux et quinze nœuds) qu’en direction, la flotte des Extreme Sailing Series a couru sept manches très disputées. A l’issue de cette journée inaugurale, l’équipage de Groupe Edmond de Rothschild, qui a alterné le bon et le moins bon, occupe la quatrième place du classement provisoire. Pierre Pennec et ses hommes se placent en embuscade derrière un trio de tête composée, dans l’ordre, par Artemis Racing, The Wave Muscat et Red Bull Exteme Sailing.

Pierre Pennec, le skipper de Groupe Edmond de Rothschild, nous laissait entendre ce matin que le plan d’eau de Boston allait leur donner du fil à retordre. Des dires qu’il confirmait en fin d’après-midi à son retour à quai : « Le plan d’eau est fidèle à notre prévision, c’est-à-dire difficile à lire car très alléatoire. Nous avons navigué aujourd’hui avec du vent de terre, donc en provenance de la ville. Lorsque ce flux arrive sur le plan d’eau il est cisaillé par la présence des nombreux building qui bordent le port de Boston. C’est un vent chaud et sec mais surtout très instable. Les oscillations sont permanentes et faire avancer le bateau dans ces conditions est plutôt technique. Le départ reste une phase très importante de la régate, car une bonne position dans les premières longueurs permet bien souvent de prendre la bonne risée, mais ici il ne fait pas tout. Aujourd’hui, nous avons vu et malheureusement vécu des manches avec des redistributions totales. Comme sur la dernière manche du jour par exemple où nous étions très bien partis et où nous occupions la deuxième place une bonne partie de la régate pour finalement fermer la marche … »

Les débuts de Grand Prix ne sont pas la plus grande spécialité des hommes du Gitana Team. Entendez par là que l’équipage de Groupe Edmond de Rothschild entre bien souvent dans le match sur la pointe des pieds ; des entrées en matière certes timides mais qui jusqu’à présent n’ont jamais été rédhibitoires pour le résultat final et bien au contraire. Le quatuor du bord a, en effet, signé trois podiums en trois épreuves, dont une victoire … Ce soir, tous concèdent avoir manqué de pertinence dans certaines situations, comme nous l’expliquait Pierre Pennec : « Nous allons bien débriefer, car nous avons pêché en termes de communication à bord aujourd’hui. Nous avons manqué de fluidité dans nos échanges. Mais tout s’enchaîne tellement vite et il y a beaucoup d’informations qui circulent tant les vents sont oscillants que cela s’explique aisément et peut être facilement corrigé.» Des propos appuyés par le n°1 du bord, Hervé Cunningham, qui nous prédit un Grand Prix très accroché : « Après une bonne douche, nous allons discuter pour gommer les erreurs commises sur les sept manches du jour. Le Grand prix ne fait que commencer et au vu de cette première journée, il va falloir avoir les nerfs solides car une fois encore la messe est loin d’être dite. Mais c’est bien ça qui est passionnant.»

Demain, même lieu, même heure : la flotte des Extreme Sailing Series s’est donnée rendez-vous à 14 heures (20h, heure de Paris) sur le plan d’eau de Fan Pier pour une nouvelle journée de régates. Si les prévisions météorologiques se confirment les petits airs devraient marquer ce deuxième jour de compétition à Boston.

L’équipe a la parole

Hervé Cunningham, n°1 du bord : « C’est une journée assez représentative des Extreme Sailing Series dans un vent capricieux et jamais avare de surprises. A bord, il fallait trouver le bon timing pour se déplacer et préparer les manœuvres à venir, sans pour autant perturber la marche du bateau dans les zones de molles qui trouaient le plan d’eau. Nous avons fait de bonnes et de moins bonnes manches, nous avons eu de la chance et joué de malchance, mais aujourd’hui ça a été pareil pour tout le monde, exception faite d’Artemis et de The Wave qui ont été un cran au-dessus. Leigh McMillan prend la barre du bateau Omani à Boston et il a confirmé le potentiel que nous lui connaissons (il faut rappeler qu’il était le barreur d’Ecover, troisième du circuit en 2010, ndlr).»

Christophe Espagnon, régleur Grand Voile : « Le plan d’eau de Boston est assez singulier. Avec ce vent de terre, la ville et ses grattes-ciel perturbent le flux, ce qui nous donne des vents très changeants et surtout des zones sans vent qui se déplacent très rapidement d’un bout à l’autre du plan d’eau. Et il n’est pas toujours facile d’être du bon côté du terrain de jeu. Le bilan de la journée est correct même si, à mon sens, nous avons manqué de régularité. Un déficit qui se voit naturellement au sein d’une flotte aussi homogène. A nous de corriger cela dès demain.»

Classement du Grand Prix de Boston au jeudi 30 juin (après 7 manches)
1. Artemis Racing (SWE)  –  60 points
2. The Wave, Muscat (OMA) – 59 points
3. Red Bull Extreme Sailing (AUT) – 54 points
4. Groupe Edmond de Rothschild (FRA) –  46 points
5. Luna Rossa (ITA) – 44 points
6. Emirates Team New Zealand (NZ) – 43 points
7. Niceforyou (ITA) – 41 points
8. Oman Air (OMA) – 35 points
9. Alinghi  (SUI) –  28 points
10. Team GAC Pindar (GBR) – 26 points
11. Team Extreme (EUR) – 25 points

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