Glisser au Sud
Après un départ magnifique et une entame paisible en termes de météo pour passer la bouée du cap Fréhel en deuxième position, Yann Guichard est entré dans le vif du sujet la nuit dernière avec un flux de Nord-Ouest puissant et surtout une mer très dure à négocier. Gitana 11 a choisi de passer au plus près de l’île d’Ouessant pour plonger vers le Sud-Ouest, vers le cap Finisterre qu’il devrait atteindre dès ce lundi en fin d’après-midi.

Le choix était pris bien avant le départ avec Sylvain Mondon : passer la pointe de la Bretagne au plus vite pour plonger vers l’Espagne afin de glisser sous l’anticyclone des Açores qui est en train de se décaler vers la France. Les solitaires de la classe « ultime » n’ont pourtant pas la même vision de la situation à venir avec une dépression passant au Nord de l’archipel : Sidney Gavignet a clairement opté pour une route au Nord des hautes pressions, Thomas Coville, leader ce midi, conserve une position médium qui pourrait traduire une hésitation entre les deux routes, tandis que Franck Cammas, Francis Joyon et Yann Guichard ont décidé de longer les côtes portugaises pour attraper les alizés de Nord-Est.

« Je n’ai pas beaucoup eu l’occasion de me reposer depuis le départ entre les manœuvres le long des côtes Nord de la Bretagne et l’accueil que nous a réservé le golfe de Gascogne. Le plus embêtant dans le golfe, ce n’est pas le vent mais vraiment la mer. Cette nuit, les creux atteignaient les quatre mètres dans une fréquence très rapprochée. Dans ces conditions, je n’avais pas  d’autre choix que de lever le pied car à chaque vague, Gitana 11 volait et se plantait dans la suivante. C’est un peu frustrant quand on voit les concurrents devant qui se détachent… Mais nous ne sommes même pas à 24 heures de course : il faut préserver le bateau avant tout. La route est encore très longue jusqu’à Pointe-à-Pitre ! Au niveau positionnement, je suis satisfait car nous sommes là où nous l’avions décidé avant le départ avec Sylvain Mondon. Le schéma se déroule parfaitement bien et nous sommes sur notre plan de marche initial » indiquait Yann Guichard lundi matin. A bord du maxi-trimaran Idec, géant de 30 mètres soit 7 de plus que Gitana 11, Francis Joyon, qui naviguait la nuit dernière non loin de Yann, décrivait également une mer très difficile à négocier : « nous sommes accompagnés d'une houle si grosse que c'en est à peine croyable ».

Une amélioration dès ce soir
L’écart ce lundi midi entre les leaders des maxi-multicoques peut paraître important mais il n’est en partie que la conséquence d’un décalage latéral d’une cinquantaine de milles entre Sodeb’O et Gitana 11 et d’une trentaine de milles par rapport à Groupama 3. Obligé de réduire l’allure quand la mer était forte la nuit dernière et jusqu’à ce lundi midi, le trimaran armé par le Baron Benjamin de Rothschild pouvait commencer à naviguer à la même vitesse que son plus proche adversaire, à plus de 22 nœuds. Et logiquement, la houle va se lisser à l’approche du cap Finisterre, ce qui va permettre à Yann Guichard d’accélérer sensiblement. Mais le skipper du Gitana Team le sait : il ne faut pas tarder car les vents vont se calmer la nuit prochaine sur la pointe espagnole. Déjà, le différentiel de vitesse est conséquent entre les partisans du Nord et les « Sudistes », Thomas Coville indiquant qu’il n’avait ce midi plus qu’une dizaine de nœuds de vent quand les solitaires plus près des côtes ibériques avaient encore un souffle de plus de quinze nœuds.

Classement de la Catégorie Ultime au 1er novembre à 12h
1. Sodebo
2. Oman Air Majan à 29,8 milles
3. Idec à 55,3 milles 
4. Groupama 3 à 57,9 milles
5. Gitana 11 à 74,6 milles
6. La Boite à Pizza à 124,6 milles
7. Défi Cancale à 159,2 milles
8. Côte d'Or II à 161,6 milles
9. Saint-Malo 2015 à 171 milles

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