Aux portes de l'Indien !
Alors que les premiers concurrents du Vendée Globe 2008-2009 font actuellement route vers la première porte des glaces baptisée Atlantique, le front que la flotte négociait jusqu'à ces dernières heures est désormais passé. La navigation « paisible » sur un seul et même bord est donc derrière les solitaires qui retrouvent petit à petit leur course à l'empannage. Passé le coup de fatigue engendré par une lutte avec un gennaker tombé à l'eau, Loïck Peyron a retrouvé la forme des grands jours à bord de Gitana Eighty, à la faveur de précieuses plages de sommeil. Le skipper du monocoque aux couleurs du Groupe LCF Rothschild qui pointe toujours en quatrième position est d'attaque et ça tombe bien compte tenu du programme à venir…

Quelques rayons de soleil, 20 nœuds de portant, une vitesse moyenne autour de 15 nœuds … la carte postale du jour est décrite par Loïck Peyron à son équipe à terre d'une voix des plus reposée : « J'ai bien dormi même si nous avons eu de la houle la nuit dernière, ce qui n'était pas idéal en termes de bruit. J'ai eu droit à du soleil ce matin et depuis quelques heures, le ciel du Sud se couvre un peu. Gitana Eighty fait des surfs intéressants de temps à autre. Je retrouve les bons plaisirs de la glisse ». Bien dans son rythme, parfaitement concentré sur la marche de sa monture et sur la récupération du marin, le baulois pointe aux abords de la porte des glaces Atlantique, située dans le Sud Ouest du Cap de Bonne Espérance, premier passage « sécuritaire » imposé par les organisateurs du Vendée Globe. « Je vais tirer des bords jusqu'à cette porte pour pouvoir la passer. Ce passage obligé ne rajoute aucune contrainte stratégique. Comme nous ne pouvons l'atteindre sur un seul bord, même sans porte, notre trajectoire aurait été à peu de choses près la même de toutes façons ».

Si cette porte est la première qui se présente sur le parcours des concurrents, d'autres suivront et la position précise de chacune d'entres elles sera bien évidemment adaptée en fonction des données transmises aux organisateurs par CLS Argos. C'est d'ailleurs dès à présent le cas pour le passage suivant, la porte des glaces Kerguelen, qui vient d'être déplacée d'environ 130 milles dans le Nord et de 600 milles dans l'Ouest par rapport à son positionnement initial, afin d'éviter une zone dans laquelle des glaces ont été signalées. Si cette information vient un peu bouleverser la trajectoire des solitaires, elle est avant tout parfaitement intégrée par les compétiteurs au rang desquels Loïck Peyron : « Ce n'est pas plus mal que l'organisation ait pris cette décision. Le principe d'une porte des glaces est justement d'éviter toutes les glaces. Je suis content de constater que c'est réellement le cas. Il en va de notre sécurité à tous et cela ne change rien au sport ! ».

Pour l'heure, l'attention se focalise sur la première marque qui précèdera de très peu l'entrée des concurrents dans l'Océan Indien, laissant ainsi dans leur sillage l'Atlantique, qu'ils ne retrouveront que dans quelques semaines après avoir fait le tour de l'Antarctique. Mais l'ambiance n'est nullement à la contemplation au sein de la flotte, d'autant que le menu à venir s'annonce complet et copieux… Le premier coup de vent est en effet en vue ; un phénomène somme toute normal sous ces latitudes mais qui méritera une veille de tous les instants. Une dépression orageuse venue du Brésil va, en effet, rencontrer un front froid au niveau des 40èmes et toucher le milieu de la flotte à ce moment précis, leur occasionnant des vents violents. Le monocoque armé par le Baron Benjamin de Rothschild devrait quant à lui connaître ce phénomène demain, jeudi, en milieu de journée et le subir environ 18 heures, soit jusqu'à vendredi matin. Il l'accompagnera ainsi jusqu'à la nouvelle porte Kerguelen. Un vent de Nord-Ouest soufflant de 30 à 40 nœuds avec rafales comprises entre 50 et 60 nœuds, en fonction du positionnement par rapport au système, et une mer formée… voilà un tableau qui incitera certainement à lever un peu le pied. Pas si sûr d'après le skipper de Gitana Eighty : « Je vais me faire un check-up complet du bateau avant ce coup de vent qui reste toutefois assez classique dans le coin. J'ai tendance à penser que dans un premier temps tout le monde va attaquer et profiter cette dépression pour allonger un peu… ». Notons que le tour du propriétaire avant la bataille n'a pour le moment pas compris la « grimpette » dans le mât pour changer la drisse de gennaker évoquée par Loïck Peyron hier, les conditions ne s'y prêtant pas.

Peu de changement au classement de 16 heures, Sébastien Josse menant toujours les débats, devant Yann Eliès, qui gagnait encore quelques précieux milles sur le leader, et Jean-Pierre Dick. En quatrième position, Loïck Peyron et Gitana Eighty pointent désormais à 67 milles du monocoque britannique.

Classement du 3 décembre – 16 heures (heure française)
1. BT (Sébastien Josse) à 18232.4 milles de l'arrivée
2. Generali (Yann Eliès) à 11.4 milles du 1er
3. Paprec Virbac (Jean-Pierre Dick) à 43.2milles
4. Gitana Eighty (Loïck Peyron) à 67 milles
5. Veolia Environnement (Roland Jourdain) à 83 milles
6. PRB (Vincent Riou) à 85,7 milles
 (…)

Les contenus figurant sur ce site sont protégés par le droit d'auteur.
Toute reproduction et représentation sont strictements interdites.

Pour plus d'informations, consultez la rubrique mentions légales.
Saisissez au moins 4 caractères...