Madère en tête pour Gitana Eighty
Partie des Sables d'Olonne dimanche dernier à 13h02, la flotte des monocoques Imoca – qui compte aujourd'hui vingt-six concurrents – glisse au portant à la faveur des alizés de l'hémisphère Nord, en bordure de l'anticyclone des Açores. Les premiers ont laissé l'île de Madère dans leur sillage. Bataillant dans le haut du tableau dès le coup de canon, Gitana Eighty ouvre cet après-midi la voie vers le sud. Dans son tableau arrière, Sébastien Josse et Jean-Pierre Dick ne lâchent rien, et Jean Le Cam est en embuscade.

Voilà trois classements consécutifs que Loïck Peyron et Gitana Eighty mènent la danse. Un leadership qui ne doit rien au hasard : « On a rien sans efforts ! Les bateaux sont bruyants et exigeants et je n'ai pas encore réussi à dormir vraiment depuis le départ.» Par ces mots, le skipper du monocoque armé par le Baron Benjamin de Rothschild expliquait que le poste de veille placé dans le cockpit avait encore aujourd'hui sa préférence à la confortable bannette de l'intérieur du bateau.  

Le fort coup de vent qui a malmené la flotte dans les premières heures de mer a, en effet, laissé son empreinte sur les marins du Vendée Globe 2008-2009 … Les plus malchanceux ont vu leur rêve de tour du monde s'arrêter brutalement, d'autres ont dû faire demi-tour pour réparer et reprendre le large, et d'autres sont passés. Mais pour ceux qui glissent désormais dans l'alizé portugais, la liste des « bricoles » est bel et bien là, comme le disait Loïck Peyron : « Deux départs à l'abattée, ça laisse quelques traces … Dans l'un d'entre eux, j'ai endommagé un chandelier arrière tribord, qui est depuis réparé, mais j'ai bien failli perdre mon génois. J'ai également connu quelques problèmes de pilote automatique, mais les choses sont rentrées dans l'ordre.» Guerre psychologique ou pudeur … chaque solitaire panse les plaies de son navire en toute discrétion. Mais, compte tenu de la violence des éléments dans le golfe de Gascogne peu semblent échapper à la règle. Ainsi, lors de la vacation quotidienne de la mi-journée, Roland Jourdain et Vincent Riou – pour ne citer qu'eux – confiaient leurs difficultés rencontrées et passées.

Après quatre jours de mer, la tête de flotte de cette 6ème édition croise au large de l'archipel portugais de Madère. Longeant une dorsale sur la bordure Est de l'anticyclone des Açores, les solitaires exploitent les alizés de Nord-Est – désormais installés – pour rejoindre les îles des Canaries, puis du Cap Vert, et enfin pour se placer dans le passage du premier Pot-au-Noir de ce tour du monde. Pour le monocoque aux couleurs du Groupe LCF Rothschild, tout comme pour ses concurrents, la stratégie du moment est claire : gagner le plus vite possible vers l'équateur.

Le quatuor de pointe, mené par Gitana Eighty, se tient, au classement de 16 heures, en 24 milles. Si Loïck Peyron, Sébastien Josse et Jean-Pierre Dick ont choisi de laisser Madère à bâbord, Jean Le Cam a quant lui opté pour un passage au vent de l'île.

Classement du 13 novembre – 16 heures (heure française)

1. Gitana Eighty (Loïck Peyron) à 22 570 milles de l'arrivée
2. BT (Sébastien Josse) à 13,6 milles du 1er
3. Paprec Virbac (Jean-Pierre Dick) à 18,2 milles
4. VM Matériaux (Jean Le Cam) à 24,1milles
5. Véolia Environnement (Roland Jourdain) à 52,9 milles
(…)
Abandons : Groupe Bel (Kito de Pavant), Aquarelle.com (Yannick Bestaven), DCNS (Marc Thiercelin) et Hugo Boss (Alex Thomson).

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