Gitana. C'est parti... en fanfare
C'est dans la fraîcheur d'une belle matinée d'automne, à 7h30 françaises ce matin, que les 14 multicoques inscrits à la Transat Jacques Vabre 2003 ont quitté les pontons du Havre, enfin prêts à en découdre après le départ reporté de dimanche pour cause du mauvais temps.

C'est dans la fraîcheur d'une belle matinée d'automne, à 7h30 françaises ce matin, que les 14 multicoques inscrits à la Transat Jacques Vabre 2003 ont quitté les pontons du Havre, enfin prêts à en découdre après le départ reporté de dimanche pour cause du mauvais temps.

Dans la lumière nacrée typique de la côte normande, les 14 concurrents sont sagement restés pendant plus d'une heure, à sec de toile, devant la ligne de départ mouillée aux pieds des falaises de la Baie de Seine. Ce n'est qu'au dernier moment que Gitana a envoyé, comme ses adversaires, sa grand voile, bridée avec un ris, et son gennaker (grand foc ballon), pour s'élancer à 10h00 précises (heure française), à 25 nœuds de vitesse (46 km/h), au départ de cette transatlantique entre Le Havre (France) et Salvador de Bahia au Brésil. Un parcours de 4 340 milles (7649 km) que l'équipage de Gitana devrait couvrir en 12 ou 13 jours, après la suppression du passage de l'île d'Ascension au milieu de l'Atlantique pour cause de départ reporté. Cette mesure devrait permettre aux multicoques de rattraper, avant l'arrivée au Brésil, la flotte des monocoques partis samedi après-midi (1er novembre), lors d'une courte fenêtre météo.

Un départ sur les chapeaux de roues

La dépression qui a forcé les organisateurs à annuler le départ des Multicoques dimanche dernier n'est plus qu'un lointain souvenir qui a laissé place, aujourd'hui, à une belle brise Sud Est de 12-15 nœuds (22/28 km/h). Des conditions idéales, quoiqu'un peu fraîches avec une température extérieure de 11°C, pour les 28 skippers et co-skippers qui ont assuré ce matin le spectacle d'une meute compacte, lâchée pour 8 000 km de course poursuite.

"Le départ va être très rapide" soulignait ce matin Lionel Lemonchois, juste avant de larguer les amarres. "Nous allons partir sous gennaker avec le vent de travers. Jusqu'à la pointe de Bretagne, nous devrions dévaler la Manche puis le Golfe de Gascogne à pleine vitesse. il n'y aura pas vraiment de choix tactiques à prendre ; peut-être au passage du Four (pointe de Bretagne), mais on verra. Ce début de course va être une épreuve de vitesse pure. Le bateau a été allégé et nous avons des voiles qui devraient nous permettre de jouer nos concurrents sur une grande partie du parcours. Reste qu'il va falloir être vigilant pendant ces trois premiers jours un peu délicats, jusqu'à notre entrée dans le système des alizés."

Après une heure quarante cinq de course, Gitana pointait en 11e position devant Sopra Group (Monnet/Bourgnon), Sergio Tacchini (Fauconnier,Foxall), Foncia (Gautier/MacArthur) et affichait la plus grande vitesse de la flotte avec 29,1 nœuds en instantané...

En milieu de nuit, les concurrents vont avoir à négocier le passage d'un front au large de la Pointe de Bretagne (devant Camaret) avec une rotation des vents au Sud Sud-Ouest. Avec 35 à 40 nœuds prévus (65 à 74 km/h), ce petit piège placé en début de course poussera certainement les skippers à rester prudents pour économiser le matériel. Après le passage de l'île de Ouessant, une brise de Sud-Sud-Est de 25-30 nœuds va cueillir la flotte pour leur entrée en Atlantique. Ces conditions devraient fraîchir jusqu'à 35 nœuds en fin de journée demain jeudi et assurer aux 14 concurrents une traversée "express" du Golf e de Gascogne.

Vie à bord

"Comme dans toutes courses en double", précise Marc Guessard, co-skipper de Gitana, "les tâches pour mener le bateau sont réparties presque à 50 – 50 entre les deux marins. En ce qui nous concerne, je vais m'occuper un peu plus de la réception des informations météo, ce que Lionel appelle les tâches de 'bureau'. Pendant ce temps, lui restera à la barre. Le travail d'acquisition se fait deux fois par jour, le matin et en fin d'après-midi. Sylvain Mondon de Météo France nous envoie ses fichiers et après les avoir étudiés, nous l'appelons pour qu'il nous fasse une synthèse des informations complémentaires qu'il aura trouvé sur d'autres sites internet, américains ou anglais. Les décisions tactiques se font ensuite entre Lionel et moi. Pour le reste, nous avons des quarts de barre de 1 à 3 heures, selon la météo. A part ces discussions et les repas que nous prendrons ensemble, parce que c'est plus convivial et plus pratique, nous allons beaucoup nous croiser. D'où l'importance d'avoir une confiance totale dans l'expertise de l'autre à mener ce type de bateau."

L'épreuve en quelques chiffres
  • Transat Jacques Vabre : 6e édition
  • 38 concurrents répartis en deux flottes : Multicoques, dont quatorze 60 pieds Open et Monocoques.
  • Départ Multicoques : mercredi 5 novembre 2003 du Havre (France) à 10h00 – Arrivée Salvador de Bahia (Brésil) : 16 novembre
  • Vainqueur de la précédente édition en multicoque 60 pieds : Groupama
Les contenus figurant sur ce site sont protégés par le droit d'auteur.
Toute reproduction et représentation sont strictements interdites.

Pour plus d'informations, consultez la rubrique mentions légales.
Saisissez au moins 4 caractères...