Pour sortir de cette brûlante Mer de Chine, et déboucher d'ici quelques jours dans un Océan Indien aux vents favorables, il nous faut lutter contre des vents contraires si caractéristiques de cette région en cette période de l'année. En réalité, les alizés de Sud-Est qui soufflent côté hémisphère sud, traversent l'équateur, et débordent côté nord en s'infléchissant au Sud-Ouest : c'est le phénomène de mousson. Rien de violent pour l'instant ; 13 à 20 nœuds maximum, tout dessus et Gitana 13 soulage son flotteur au vent en fendant de ses étraves fines le petit clapot court à une vitesse moyenne de 15 nœuds. Il ne faut pas que ça fraîchisse plus ! Notre fier catamaran de 33 mètres a, en réalité, horreur de cette allure… Dès que le vent dépasse les 20 nœuds et que la mer grossit, il se met à cogner, à secouer, à ruer et transforme la vie à bord en un véritable calvaire.

Les côtes du Vietnam approchent. Léo nous a sorti hier des hauts de cirés très légers qui pourraient très bientôt nous être utiles car d'énormes masses orageuses remontent de l'équateur et devraient ponctuer les prochains quarts de grains et de rafales. Sans doute quelques manœuvres en perspective.
Les fous de Bassan locaux - ici ils ont des pattes oranges  - gobent les poissons volants qui décollent en fuyant les étraves de Gitana 13.

Dominic Vittet, à 200 km dans l'Est des côtes vietnamiennes