Gitana Eighty lâche les chevaux
Les émotions de la veille dissipées, Loïck Peyron a retrouvé sa cadence et file, ce mercredi, à vive allure vers les côtes de la Nouvelle-Ecosse. A moins de 550 milles de l'arrivée, le monocoque aux couleurs du Groupe LCF Rothschild était, cet après-midi, dans le vif du sujet. Le leader de la Transat Anglaise, tout comme ses deux poursuivants,  devait, en effet, négocier une dépression assez creuse. Animation assurée sur le pont des monocoques Imoca …

Depuis hier soir, Loïck Peyron poursuit sa course vers Boston en compagnie du skipper de PRB, contraint d'abandonner son bateau suite à une avarie de quille. Si cette situation s'avère délicate à gérer pour le skipper de Gitana Eighty, elle l'est tout autant pour son passager, Vincent Riou, qui essaye d'organiser les opérations de secours de son monocoque, tout en étant le plus discret possible. Un scénario improbable il y a encore 24 heures, lorsque les deux hommes se bagarraient la première place sur l'eau : « Cette cohabitation change mon rythme et mes habitudes mais elle est également compliquée à gérer pour Vincent. Il a passé une bonne nuit, il a été sage (rires des deux marins) ! Le pauvre vieux essaye de se faire le plus petit possible mais je pense que c'est assez perturbant pour lui » admettait le skipper de Gitana Eighty avant de poursuivre : « Ce détour de quelques heures m'a placé sur une route un peu plus Nord que celle que je souhaitais emprunter, mais cela n'est pas forcément gênant pour la suite.»

En milieu de journée, le vent commençait déjà à forcir dans les voiles de Gitana Eighty. 25 nœuds à l'anémomètre et une mer plutôt chaotique, qui n'empêchait cependant pas le dernier-né des Gitana de glisser au portant à plus de 15 nœuds : « Ca commence à bien rentrer et le vent s'installe un peu partout. J'ai pris un ris dans la Grand Voile et je suis sous solent. Mais d'ici peu, avec le fraîchissement annoncé du vent, je prendrai un 2ème ris avant de placer la trinquette à l'avant.» Maîtrisant parfaitement ses gammes, le skipper de Gitana Eighty se préparait donc à réduire la voilure pour aborder les grains et orages qui accompagneront le passage du front chaud. Au pointage de 18 heures, Loïck Peyron creusaient l'écart, puisque Armel Le Cléac'h comptait 56 milles de retard contre 136 milles pour Yann Eliès, tenant de la 3ème place.

En pôle position de cette Transat Anglaise 2008, Loïck Peyron ne traîne pas en route et aligne les milles en direction de la Nouvelle-Ecosse. Car c'est non loin des côtes de cette province canadienne, que le marin baulois amorcera son virage vers l'arrivée : « Le centre de la dépression est quasiment devant nous, voire un peu plus Sud, du coup je suis encore au portant et ça glisse bien. L'idée est de viser le centre de cette dépression. Cela devrait me conduire à raser les côtes de la Nouvelle-Ecosse. Là-bas, il y aura un nouveau centre dépressionnaire à négocier, mais moins fort que celui que je rencontre maintenant. Voilà le programme pour les prochains jours … » expliquait Loïck Peyron peu avant 12h ce mercredi.

Cette nuit, le vent va grimper progressivement pour atteindre son maximum lors du passage du front. L'anémomètre devrait alors friser les 45 noeuds tandis que le vent basculera du Sud-Ouest à l'Ouest … le tout dans une ambiance orageuse. Travail sur un pont sans cesse submergé par les paquets de mer : tel sera le décor de cette onzième nuit de mer pour les monocoques de tête.

Classement du 21 mai au pointage de 18 heures
1. Gitana Eighty (Loïck Peyron) à 550,8 milles de l'arrivée

2. Brit Air (Armel Le Cléac'h) à 55,7 milles
3. Generali (Yann Eliès) à 136,1 milles
4. Safran (Marc Guillemot) à 409,5 milles
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