Un mois d'escale au Japon et, à une nuit près, nous allions « manquer » notre premier tremblement de terre ! Lionel, Zolive et les deux « nouveaux » du bord, soit Jean-Baptiste Levaillant et Antoine Mermod, se sont demandé quelle attitude il convenait d'adopter alors que leurs lits, situés au treizième étage de notre hôtel, se sont mis à trembler sur les coups des deux heures du matin. Niveau 3 sur l'échelle de Richter annoncera sobrement CNN lors de ses infos. Quant au reste de l'équipage, dont votre serviteur, il n'a pas daigné quitter les bras de Morphée…pour leurs plus grands regrets !
C'est avec cette anecdote en bouche, qui a juste fait sourire les Japonais venus nous saluer, que nous avons largué les amarres par un ciel mi-figue mi-raisin. D'entrée de jeu, nous avons enchaîné les manœuvres pour nous extraire de la baie de Tokyo. Une jolie « molle » est venue s'inviter sur la ligne, mais heureusement les affaires ont vite repris un cours plus normal. Alors que la nuit pour nous est déjà là, nous marchons entre 22 et 25 nœuds sous solent et grand-voile haute. La terre du Japon, distante d'une poignée de milles, nous offre un plan d'eau parfaitement abrité.
Cette nuit et les jours prochains, nous allons réviser les règles de route, les jeux de lumières. Le trafic maritime s'annonce et est déjà intense depuis notre départ. Nous ne sommes que huit à bord, soit deux bordées de trois heures. Autant dire que jusqu'à Dalian, nous aurons à coup sûr fort peu d'occasions de nous ennuyer.
A demain
Nicolas Raynaud