Du vent dans les voiles

Nous reprenons nos bonnes vieilles habitudes. Nuit noir, cirés bouclés à double tour et Gitana 13 qui file au reaching à 100° du vent réel sous solent et grand-voile à un ris. La mer est encore plate, mais les embruns balayent déjà le pont à une belle cadence. Aux écoutes, les mains se font à nouveau plus présentes pour parer les ruades, notre maxi-catamaran adorant comme toujours jouer les filles de l'air. Ce changement de rythme est survenu peu après le coucher du soleil, entre chien et loup, l'heure où se trament tous les complots. Le notre est connu : pulvériser le record en place. Avant, cette journée dominicale s'était déroulée sous les auspices du « beau temps, belle mer ». Glissade tout en douceur sous grand gennaker, puis sous petit pour accompagner la bascule du vent. Une journée parfaite pour boucler notre septième jour de mer depuis le départ.

Les comptes sont simples. Avec plus que 1 700 milles à parcourir pour rejoindre le port où habite notre équipier Kojiro Shiraishi et une météo où le vent sera plutôt trop fort que pas assez, nous sommes incontestablement dans un excellent timing. A bord, nous sommes tous bien conscients de cela. Les sourires sont de rigueur, mais pas question pour autant de céder à un quelconque relâchement, le capitaine Lionel y veille d'ailleurs plus que jamais. Nous avons encore devant nos étraves 3 à 4 belles journées de mer à vivre, avec une dépression bien creuse à négocier vers l'arrivée. Les temps forts ne vont pas manquer et nos cirés n'ont pas encore fini de se faire rincer.

A demain

Nicolas Raynaud

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