Mi-temps

A 9h51 TU, mais à 21h51 « locale »,  nous avons franchi l'antéméridien sous gennaker et grand-voile haute. La mer est belle, le ciel étoilé et nous venons juste de finir de parer l'arc volcanique Hawaïen. En franchissant cette ligne symbolique où l'on bascule d'ouest en est, nous devons remettre les pendules à l'heure. Nous passons directement du vendredi 4 au soir au samedi 5 au soir, histoire de rester bien ancré dans la réalité de notre monde. La différence avec le méridien de Greenwich, qui ne faisait qu'augmenter, va maintenant commencer à se réduire. Ses 24 heures « perdues » ont engendré bien sûr quelques plaisanteries plus ou moins fines, du style « c'était justement là qu'on allait battre le record de distance sur 24 heures » …

Alors que nous ne sommes plus qu'à 2 000 milles de Yokohama, la journée d'hier et celle d'aujourd'hui sonnent comme une mi-temps. Avec ce vent d'une quinzaine de nœuds, les conditions de navigation sont parfaites. Pas une goutte d'eau sur le pont, une plateforme sans aucun soubresaut et le doux chuintement de la carène filant à une petite vingtaine de nœuds est la plus sûre des berceuses. Cela ne devrait pas durer, le vent va forcir, montant dans les tours jusqu'à 35/40 nœuds, voire plus encore. La fin de parcours s'annonce tonique, physique mais rapide, seul ce dernier adjectif étant d'ailleurs d'importance. Grâce à lui nous pouvons profiter pleinement de cette trêve, le sprint sur le Pacifique va reprendre d'ici une trentaine d'heures, nous n'avons aucune inquiétude à avoir.

A demain

Nicolas Raynaud

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