Décidément, tout se passe la nuit depuis notre départ. Comme la veille, nous voilà avec 30 nœuds dans les voiles, du moins ce qu'il en reste : 2 ris et ORC. Mais cette fois la mer est moins grosse, ce qui occasionne moins de chute d'eau sur le pont. Pour compenser, histoire que l'on soit à nouveau à tordre, la pluie s'est mise de la partie, bien drue et bien dense. Cela fouette le visage bien plus sûrement que les vagues… Il faut dire que nous sommes en train de négocier le front chaud de la dépression, viendra dans quelques heures la négociation du front froid. Il est 13 heures TU et ces conditions inconfortables, avec du près serré et un virement de bord à effectuer, vont nous occuper toute cette fin de journée.

Heureusement, la journée d'hier nous a permis de nous remettre d'aplomb. La cuisine a tourné à plein régime et chacun a retrouvé, ou trouvé pour les cinq nouveaux, ses marques. Alors, si la première nuit fut quelque peu difficile, cette deuxième nuit d'encre s'est passée on ne peut mieux, malgré ce temps « de chien ». Au bout, il est vrai se trouve l'alizé, ce qui est une excellente « carotte ». Mais ce qui nous ravit le plus est bien de savoir que le chrono tourne dans le bon sens et que la route chaotique que nous empruntons actuellement ne va faire qu'amplifier notre avance sur le précédent record. Alors cela vaut bien quelques petites vagues dans le nez et quelques prises de ris.

A demain

Nicolas Raynaud