En guise de dernière ligne droite, l'équipage de Gitana 13 s'offre un « tricotage » pour rallier San Francisco. « Nous essayons de gagner au maximum dans le Nord pour progresser sur la route mais les conditions météorologiques nous forcent à tirer des bords » expliquait Dominic Vittet de la table à cartes du catamaran de 33 mètres.
Pris en étau entre deux situations météorologiques bien contrastées, Lionel Lemonchois et ses hommes n'ont eu d'autre alternative que de zigzaguer de l'un à l'autre : « Dans notre Ouest ? il y a une bulle anticyclonique synonyme de vents faibles alors que dans notre Est s'est formé un couloir de vents plus soutenus le long des côtes. L'enjeu de ces dernières 24 heures est de jouer successivement avec ces deux phénomènes. La route directe nous guide vers le Nord, mais dès que ça mollit trop nous virons de bord pour retrouver plus de pression, puis dès que le vent forcit nous remettons le cap vers la bordure de l'anticyclone… et vice versa » résumait le navigateur embarqué.
Ces nombreuses manœuvres ne viennent cependant pas troubler l'organisation des quarts de Gitana 13 ; une machine parfaitement huilée après plus de 41 jours de mer, comme le confirmait Dominic Vittet : « Le rythme est correctement pris et nous appliquons toujours notre système de trois quarts de trois équipiers qui se relayent sur le pont toutes les trois heures. Hors quart, dédié à la météo et à l'optimisation de la trajectoire de Gitana 13, je prends malgré tout part au quart de 9 h et de 21h pour venir soulager les équipiers de permanence.»
Le maxi-catamaran armé par le Baron Benjamin de Rothschild est toujours attendu à San Francisco dans la matinée de jeudi, où il franchira la ligne d'arrivée située non loin de la célèbre prison d'Alcatraz.