Le Pot-au-Noir dans leur sillage, c'est à une zone de transition coriace que se sont attaqué Lionel Lemonchois et ses neuf équipiers. Les hommes du Gitana Team ont dû batailler sans relâche dans les petits airs pour se frayer un chemin cap au Nord-Ouest. Des conditions qui n'ont guère permis des vitesses moyennes supérieures à 7 nœuds durant plus de cinq heures la nuit dernière ; une « souffrance » pour le maxi-catamaran tout comme pour l'équipage, que commentait Lionel Lemonchois : « Ces petits airs sont toujours difficiles pour les nerfs car ils requièrent une attention de tous les instants. Nous essayons de profiter de toute la toile – grand voile haute et grand gennaker – pour optimiser la moindre risée. Dans la journée, le soleil est insoutenable et nous nous réfugions dès que possible dans les coques de Gitana 13. Nos quelques milles depuis l'équateur ne resteront certainement pas dans nos esprits comme les plus agréables de ce record mais nous prenons notre mal en patience … Chaque mille gagné vers San Francisco n'est plus à prendre !»
Dans les prochains milles, la stratégie des hommes de Gitana 13 consistera à s'écarter des côtes en mettant de l'Ouest dans leur trajectoire. Un décalage qui devrait permettre à Lionel Lemonchois et à ses neuf équipiers de naviguer dans un flux plus soutenu d'ici 48 heures. En effet, selon les fichiers de vents, l'alizé de Nord-Est semble souffler plus fort – de 5 à 7 nœuds de mieux – dans l'Ouest de la route actuelle du maxi-catamaran : « Nous attendons une petite rotation à droite pour mettre de l'Ouest dans notre trajectoire et rejoindre des vents plus soutenus. Une fois ce flux touché, le vent refusera petit à petit en repassant au Nord-Est » expliquait le skipper de Gitana 13 avant de conclure : « Notre fin de parcours reste très incertaine et avec les faibles rendements de ces derniers jours nous avons d'ores et déjà pris un peu de retard sur notre timing. Mais ce qui est malheureusement acquis, ce sont les longues heures de près qui nous attendent.»