Retour de Sardaigne
42 heures de navigation ont suffit à Gitana pour effectuer son convoyage de 350 milles (670 km) entre Cagliari (Sardaigne) et La Ciotat (France), avec majoritairement des vents de face, voire pas de vent du tout. Une remontée "animée" qui s'est cependant effectuée sans problème.

Même si ces navigations sont sans enjeu, elles demandent extrêmement d'attention. Car ces bateaux prototypes "...sont très physiques, fatigants et ne sont définitivement pas des engins de croisière...", affirme Jean-Yves Le Govic alias Napo, membre de l'équipe technique du Gitana qui a embarqué pour l'occasion. Et de renchérir : "...mais ce sont des voiliers exceptionnels, fantastiques. C'est la première fois que je naviguais sur Gitana X en haute mer. A la barre, c'est du pur plaisir, ça glisse tout seul. Et on atteint des vitesses incroyables avec très peu de vent". Enfin, en mer, Lionel (le skipper), c'est un autre homme ; surtout en équipage réduit avec des marins et amis comme Olivier Wroczynski et Yann Marilley. Cela a été 100% de bonheur... ".

Des affirmations que le 5e homme invité pour l'occasion confirme. Alain Hubert*, explorateur polaire aux multiples premières dans des milieux extrêmes, découvrait l'univers du multicoque de course océanique : « ... je ne m'attendais pas à faire cette traversée en non-stop. Pour moi, avec un bateau, on fait des escales le soir. J'ai découvert un milieu extraordinaire avec des marins super pros. Une nuit en mer, c'est fascinant, avec toutes les étoiles et le plancton fluorescent dans le sillage. C'est un peu comme dans les régions polaires, quand on n'a pas d'autre repère que l'horizon avec lequel on avance sans cesse. En fait, je ne suis descendu qu'une heure et demi à l'intérieur sur la durée de la traversée pour profiter pleinement de cet univers marin que j'aime. D'ailleurs, je vais y organiser ma prochaine expédition*... ».

Si Alain Hubert découvre l'univers marin, Lionel Lemonchois affirme que si son emploi du temps le lui permettait, il embarquerait volontiers dans le sillage d'Alain : « ...j'aime bien ce qu'il fait. L'Arctique, c'est encore un espace de pure liberté, où il n'y a pas grand monde, un milieu extrême. Et puis, je ne connais pas. J'aimerai bien découvrir... ».

Préparation Marseille

Il faut tout préparer pour que la nouvelle dérive fonctionne parfaitement (pivotante). Pour les foils (patins), le système de montée/descente a été amélioré et affiné suite aux changements d'inclinaisons. Enfin, entre chaque Grand Prix, l'entretien général d'un bateau de course est extrêmement exigeant.

Lionel Lemonchois : "...du travail courant, mais du travail. Et comme on ne peut que progresser, on est attentif à tout. Pour Marseille, j'espère que l'on aura au minimum 15 nœuds de vent. D'abord, c'est plus intéressant à naviguer. Et, dans ces conditions, Gitana est plus à l'aise..."

Douze multicoques sont attendus à Marseille pour le 3e Grand Prix de la saison qui aura lieu du 4 au 6 juillet 2003 (après Lorient/F et Cagliari/It). Les deux bateaux, Bayer et Belgacom, seront de retour à cette occasion.

*Alain Hubert prépare pour 2006 la Grande Dérive Arctique qu'avait imaginé le norvégien Fridtjöf Nansen en 1895, à savoir, atteindre le Pôle Nord géographique en bateau. Pour ce faire, il veut racheter le seul voilier polaire capable se subir la pression des glaces, l'ex Antartica de Jean-Louis Etienne et de Peter Blake. Cette expédition prend forme sous l'égide de la Fondation Polaire Internationale qu'a crée Alain Hubert il y a deux ans.

www.antartica.com & www.internationalpolarfoundation.org

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