« A chacun son Everest » ! A 9h30 TU, nous quittons ce matin notre camp de base après exactement cinq jours d'attente. Les sacs sont bouclés, les piles dans les frontales sont neuves, les piolets sont affûtés et nous avons fixé des crampons à nos bottes. L'ascension jusqu'au Cap Horn s'annonce laborieuse mais il était temps que « ça bouge ». On a décidé d'un commun accord d'entreprendre cette montée sans oxygène, elle prendra le temps qu'il faudra, mais on y arrivera.
Toute la nuit, des grains noirs, avec rafales à plus de 50 nœuds, ont secoué notre tente. Alors que l'entrée du Détroit de Lemaire est à moins de 10 milles de nos étraves, le ciel est encore sombre, l'horizon barré d'une lourde barrière grise chargée de pluie. Sous ORC et trois ris dans la grand-voile, nous reprenons notre longue marche. Le Cap Horn, c'est pour ce soir…
Nicolas Raynaud