Retour dans la bonne cadence

Premières nuits noires, la lune descendante se levant de plus en plus tard. Dans la voûte céleste, la croix du sud est bien à sa place, sur notre bâbord puisque nous taillons la route cap au 240 pour surfer sur la bordure ouest d'un anticyclone, hémisphère sud oblige. Tout un travail pour le rejoindre celui là ! Nous espérerions l'attraper facilement, seulement 48 heures après notre passage de l'équateur. Mais la dépression orageuse qui s'est crée au moment où nous pénétrions dans le Pot au Noir a redistribué les cartes. Aujourd'hui le bilan peut être tiré alors que nous descendons à nouveau « pleine balle » vers le cap Horn. Il se chiffre à une journée pleine de navigation, soit environ 500 milles nautiques de perdus.  Dans un premier temps, cette dépression orageuse a participé à l'affaiblissement de l'alizé du sud-est, ralentissant son rythme d'un bon 10 nœuds. Dans un deuxième temps, il a fallu franchir le fameux thalweg associé, lieu de tous les dangers puisque c'est là où s'effectue la franche rotation des vents, avec pour corollaire une zone sans vent plus ou moins grande suivant l'endroit par lequel on l'aborde. Ce passage nous a coûté cinq heures, cinq heures de quasi surplace dans la nuit de samedi à dimanche, le premier vrai arrêt « buffet » de notre périple. Un moindre mal vu l'ampleur de ce thalweg et une nouvelle fois merci Sylvain Mondon qui, de sa main extérieure nous a guidés sûrement en nous abreuvant de photos satellites et autres fichiers gribs. Encore faut-il savoir les interpréter. Lionel et Dominic ont passé de longues heures à la table à cartes…

Le thalweg franchi, l'accélération a été franche.  Cela paraît toujours incroyable quand si peu d'espace, en une dizaine de milles seulement, les conditions puissent être aussi différentes. De 0, nous sommes passés à 20 nœuds de vent ! Pour nous, cela signifie tout simplement 25 nœuds de vitesse moyenne. Ouf de soulagement et une journée d'hier qui nous aura finalement vu parcourir 350 milles malgré notre « pit stop » au milieu de nulle part. Aujourd'hui devrait être une journée à plus de 600 milles. On cavale sous solent et 2 ris, avec 30 nœuds de vent, à 120/130° du vent réel. Dès qu'il adonnera, le petit gennaker sortira de son sac. C'est la prochaine manœuvre programmée à bord de Gitana 13.

A demain

Nicolas Raynaud

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