Selon les mots de Lionel Lemonchois, qui n'est pourtant pas homme à se plaindre, les journées de navigation qui viennent de s'écouler ont été difficiles: « Depuis le Pot-au-Noir (dont ils sont sortis le 23 janvier dernier, ndlr), ce n'est pas facile ! Nous avons dû batailler avec des vents instables, tant en force qu'en direction, et déjouer les pièges de zones de grains puis de calmes… c'était un peu longuet ! Ce week-end, nous avions rendez-vous avec une jolie dépression orageuse au large du Brésil. Il a fallu s'en dégager pour passer. Nous avons réalisé notre premier empannage de ce record samedi en fin de matinée. La nuit de samedi à dimanche a été le passage le plus délicat, avec plus de quatre heures de pétole (zone sans vent). Quatre longues heures, où notre vitesse n'a pas excédé les 4 nœuds ! » Eprouvantes pour les nerfs des dix marins, ces conditions ont également réclamé leurs lots de manœuvres : « Il fallait du monde en permanence sur le pont pour régler au plus près le bateau et tenter d'exploiter les moindres variations du vent.»
Gitana 13 de retour « aux affaires »
Bien que les conditions de ces derniers jours aient perturbé la progression du maxi-catamaran dans sa tentative de record entre New York et San Francisco, la situation s'est nettement améliorée hier après-midi. Récompensés de leurs efforts et de leur patience, les hommes du Gitana Team ont, en effet, touché un flux salvateur de Sud-Est. « Le vent est de retour et Gitana 13 file désormais entre 25 et 30 noeuds. C'est agréable de retrouver ces vitesses et de pouvoir à nouveau exploiter le potentiel du bateau.»
Pour les prochains jours, la stratégie de Lionel Lemonchois et de ses neuf hommes d'équipage consiste à contourner l'Anticyclone de Sainte-Hélène - plutôt étendu en cette époque d'été austral - par l'Ouest, en longeant les côtes uruguayennes et argentines.