Dans les bras de Morphée

Samedi 2H45TU.  « C'est l'heure, manœuvre à suivre ». Dans une sorte de coma profond, vous mettez quelques longues secondes à reconnecter le système qui permet la compréhension de cette courte phrase prononcée par un des hommes en stand-by. Quand on vous réveille tout simplement, c'est signe que vous avez le quart d'heure réglementaire pour vous extirper de la bannette, pour vous habiller suivant la saison,  histoire d'être ensuite fin prêt à toute éventualité. Mais lorsque suit la phrase « manœuvre à suivre », là il faut faire fissa. Sur le pont, le chef de quart a repoussé autant que faire se peut le changement de voile à effectuer, afin qu'on soit tous ensemble pour l'exécuter pour plus de rapidité. Mais l'impatience rôde et, à peine sorti, vous voyez bien qu'il y a une colonne de moulin à café qui vous tend les bras. Le réveil, matinal ou non d'ailleurs, peut être qualifié sans hésitation de tonique ! Si vous avez besoin de plus d'attention, d'une boisson chaude et autre échauffement musculaire, vous vous êtes trompé de sport, c'est football qu'il fallait faire…

Ce matin, le petit gennaker retrouvait donc le droit de faire le beau sous la lune descendante. Ce n'était pas la première fois. D'ailleurs, lors des dernières 24 heures, cela a bataillé sec sur la plage avant pour savoir qui aurait l'honneur de prendre l'air. A qui l faute ? A à un alizé bien inconstant, à des grains pas bien méchants mais qui ont le don de « casser » le flux général, le fameux vent synoptique. Dans 10 nœuds de vent moyen, sous le soleil ou parfois sous quelques très courtes phases de pluies, cela a donc manœuvré « sec » à bord de Gitana 13 pour suivre les oscillations du vent. A la clef, une journée de 400 milles. Aujourd'hui, avec le premier changement d'amure depuis le départ qui devrait intervenir en milieu de journée, nous devrions faire moins bien encore. Ce n'est seulement qu'à partir de dimanche soir que nous devrions retrouver une partie de notre belle cadence du début.

A demain
Nicolas Raynaud

Pappy s'en va t en guerre

Tout a commencé comme un loto. Notre cher skipper et néanmoins ami Lionel a transmis à toute l'équipe de Gitana une grille à remplir sur laquelle se trouvait une multitude de destinations plus exotiques les unes que les autres. Etant joueur et grand voyageur, j'ai coché toutes les cases. Quelques jours plus tard,  la grille m'est revenue avec  un « bon pour accord ».  Intrigué,  j ai retourné la feuille et lu le règlement de ce jeu bizarre…Catastrophe,  je venais de signer pour 10 mois de navigation sur Gitana 13.

Moi qui avais juré, vu mon grand âge, de ne plus jamais naviguer sur ces engins de fous volants, je me trouvais piégé  par mon insouciance. 
Pourquoi m embarquait-il ?
Pour mes muscles ?
Pour ma finesse de réglage de voile ?
Pour mon toucher de barre ?
Pour mon œil avisé de navigateur ?
J'en doute, simplement par amitié ou pour me faire prendre l'air et peut être pour les quelques talents de bricolage toujours appréciés dans ces navigations lointaines.

A bientôt pour tout vous raconter

Zolive.

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