Poissons volants, soleil, mer bleue azur, ligne de grains, cela sent l'alizé mais ce n'est pas encore l'alizé même si nous fonçons vers eux à bon train.
Ces conditions sonnent comme une récompense, après un départ plus tendu qu'il n'y paraît. Rappel des faits avec Dominic Vittet, en charge de la navigation. « La fenêtre était étroite et s'est révélée être encore plus étroite que prévue. Nous sommes passés par un trou de souris. A New York, moins de 12 heures après notre départ, c'était tempête de sud-ouest, avec sans doute de la neige. C'est cette dépression qui pousse la dorsale avec laquelle nous sommes partis. Elle aurait pu nous avaler car elle a avancé plus vite que prévu (avec alors vent calme puis fort vent contraire NDLR). On a réussi à rester devant elle, dans le bon flux de nord nord-ouest. On s'est bien arraché, on a gagné cette partie et maintenant on va voir comment va se passer la jonction avec l'alizé. Réponse dans moins de 48 heures mais cela se présente bien ».
Hormis le grand gennaker, toute la garde robe de Gitana 13 a été passée en revue, plutôt deux fois qu'une. Hier, David Boileau, qui veille depuis un an sur la bonne santé de Gitana 13, avouait être crevé. Nous aurions tous pu dire la même chose. « Entre le convoyage sur New York, le départ et toutes les manœuvres, je ne me souviens pas avoir dormi. Je ne sais déjà plus quel jour nous sommes et depuis combien de temps nous sommes en mer. Aujourd'hui c'est bon, la journée a été plus calme même si il y a encore eu du boulot sur le pont ». Petit gennaker et trinquette génoise à poste, grand-voile à un ris ou pleine, c'est selon, nous avons réussi à engranger 545 milles lors des dernières 24 heures. « Dans quatre jours on peut être à l'équateur, » annonce au changement de quart Lionel Lemonchois. Il mène Gitana 13 comme il menait son Gitana 11 : d'une main sûre et déterminée. On ne va pas chômer…
A demain
Nicolas Raynaud