Entre attaque et prudence

«Début de match intense à bord de Gitana 13. Entre prudence et vitesse, les premiers 530 milles en 24 heures, il a fallu aller les chercher. La mer était difficile : bosses, talus, belles pentes, cela dans le plus grand désordre. Le vent, globalement de secteur nord, nous a aussi mené la vie dure,  variant  d'une bonne trentaine de degrés et soufflant entre 22 et 32 nœuds. La « bête » Gitana 13 n'était pas facile à contrôler, alors que le message du bord, prononcé comme il se doit par le Captain Lionel Lemonchois est clair : « vite mais safe, San Francisco,  c'est loin et si on veut y arriver, nous n'avons pas plusieurs solutions ». Pour faire face à ces conditions météos et respecter cette règle de base, les manœuvres se sont enchaînées sur le pont. Après avoir été affalé pendant une bonne partie de la journée de jeudi, le gennaker est à nouveau à poste, nous tirant à plus de 25 nœuds de moyenne, avec grand-voile à un ris. Dans un bruit un rien glaçant,  les choqués et les bordés d'écoutes rythment la vie des quarts, avec un barreur qui n'a pas le droit de se louper, la sortie de route étant des plus faciles.

Dans cette ambiance tendue mais non fébrile, chacun prend ses marques. On retrouve l'habitude d'enfiler un ciré trempé, d'ouvrir les plats de lyophal et surtout de se réveiller toutes les trois heures, avec six heures à suivre sur le pont… ce qui est bien, c'est que la température ne cesse de monter. Les gants, bonnets polaires et autres artifices pour lutter contre le froid, on regagné les sacs. Ils seront à nouveau de sortie vers le Cap Horn. Nous n'y sommes pas encore, la route est encore longue….

A demain.

Nicolas Raynaud

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