En cette fin d'après-midi, le Gitana Eighty mené par Loïck Peyron et Jean Baptiste Le Vaillant confirme la qualité tactique dont les deux hommes n'ont cessé de faire preuve avec brio depuis le début de la course. Pour la minute, ils tirent haut la main leur épingle de cette partie du jeu bien complexe. Toujours en troisième position, le monocoque bleu qui a choisi d'éviter la dorsale par l'Est est en train d'effectuer une superbe remontée sur son adversaire direct Michel Desjoyeaux. Fort de ce joli coup offensif, le Gitana Eighty s'apprête à toucher le vent qui sort de Gibraltar. Parti avec l'objectif de valider son bateau et de se comparer au reste de la flotte, Loïck Peyron prouve une nouvelle fois, s'il en était besoin, sa rage et son talent de compétiteur.
Après deux jours de silence - navigation oblige -, Loïck Peyron nous livre ses impressions :
« Cette course n'a rien à voir avec ce qu'elle a été il y a deux ans où le trajet s'est finalement peu éloigné de la route orthodromique. Dans cet archipel canarien par exemple, les choses vont être compliquées, très compliquées. Nous sommes en plein casse-tête anticyclonique, on avance lentement, il va falloir déployer beaucoup d'effort physique. En un mot, nous ne sommes pas sortis de l'auberge. Heureusement après nos quarante nœuds de vent de la nuit dernière et nos pointes à 22-24 nœuds qui nous ont causé quelques petites frayeurs, nous avons pu recharger un peu les accus, mais ça va être très compliqué… ».
Confronté aux mêmes rebondissements météorologiques, Gitana 11 quant à lui n'a toujours pas arrêté sa décision concernant un éventuel stop pour remplacer son foil manquant.