Ils seront donc 12 multicoques et près de 70 marins dont trois femmes à s'élancer le dimanche 11 mai à 15h pour 2734 milles (soit 5063 kms) de course en équipage, sur trois mers (Manche, Méditerranée, Adriatique) et un Océan (Atlantique), soit environ dix jours de course. Les navigateurs vont rencontrer des systèmes météo très différents aux particularismes locaux souvent "tordus". Les Nordet, Noroît, Suroît, Alizé, Levanter, Sirocco, Tramontane, Mistral, Levant et autre Bora entrant successivement dans la danse pour le meilleur et pour le pire de ces Formules 1 des mers en course.
Lionel Lemonchois, skipper de Gitana : "C'est certain, ça ne va pas être facile. Mais je ne redoute pas ces changements météo. De plus, au large, le bateau nous semble plus à l'aise, surtout avec des vents portants". Le suspens de l'épreuve risque donc de durer jusqu'à son dénouement, dans les derniers milles, devant Rimini, sur les bords de l'Adriatique, dans la patrie de Federico Fellini.
Gitana dans les starting blocks
Pour le Gitana Team, tout est prêt. Le Grand Prix de Lorient (Atlantique), disputé il y a trois semaines, a permis de valider de nombreux points, sur les voiles, les appendices et la cohésion de l'équipage. La nouvelle dérive, tout en carbone, fabriquée avec les dernières technologies de fraisage numérique, devrait apporter plus d'aisance à la barre et améliorer les performances de vitesse et de cap du bateau. Cet après-midi, Gitana a effectué une dernière sortie de tests pour affiner certains réglages de mât et de voiles.
En forme !
Les six hommes d'équipage de Gitana sont prêts. Après cinq mois de chantier et d'optimisation du bateau, Lionel Lemonchois, Benjamin de Rothschild, Marc Guessard, Yann Marilley, Olivier Wroczynski et François Denis ne cachent pas leur impatience d'en découdre avec le reste de la flotte.
Côté stratégie, commençait aujourd'hui autour de Richard Silvani et Sylvain Mondon de Météo France, une étude minutieuse de la météo et la mise à plat d'un inventaire précis des phénomènes locaux, afin d'affiner le choix de route le plus adapté aux connaissances actuelles autour du trimaran.
Benjamin de Rothschild, armateur et équipier à bord de Gitana pour toutes les courses en équipage de la saison 2003 : "Bien que le bateau n'ait navigué que 3 000 milles depuis sa mise à l'eau en juin dernier, on commence à avoir des informations précises sur son potentiel de vitesse sous certaines allures grâce à des données enregistrées à bord sur un logiciel développé par nos soins. J'espère que les options novatrices que j'ai souhaitées pour Gitana vont se confirmer dans ce 2e Challenge Mondial Assistance".
Gare au vent
Pour dimanche sur la ligne, le vent sera sans doute instable en direction, ne dépassant pas les 15/20 noeuds (28/36 km/h), mais devrait se renforcer en seconde partie de nuit. La sortie de La Manche, s'annonce donc un peu agitée, avec une brise qui devrait passer au secteur Nord-Ouest, soit de face, dans le nez des concurrents, avec de fortes rafales pouvant atteindre 40 noeuds (75 km/h). Des conditions acrobatiques mais a priori favorables à Gitana qui semble plus à l'aise pour le moment dans la brise que dans le petit temps.