Joint à midi, le skipper, lucide, nous faisait un point objectif de la situation :

« J'essaie de garder le moral ! Même si c'est vraiment compliqué de naviguer dans ces conditions. Tous les fichiers météos reçus depuis 4 jours s'avèrent faux ! C'est à y perdre son latin… Je ne sais pas trop où je vais donc je reste sur la route directe. Le problème c'est que cette météo risque de durer encore jusqu'à l'arrivée alors qu'initialement je devais retrouver des alizés établis après la phase de transition. Je passe beaucoup de temps sur les réglages mais les vents sont tellement instables que je me fatigue très vite. Cette nuit a été très éprouvante, toutes les 45 minutes environ je changeais radicalement de schéma météo et donc de configuration de voiles à cause de ces gros nuages qui « engloutissent » littéralement le vent. Dans ces conditions, on manœuvre beaucoup pour un résultat proche de zéro ! Le plus dur c'est de voir partir ceux de devant sans aucun espoir de les rattraper… le vent mollit par l'arrière et pendant ce temps ils creusent encore l'écart. Je dois surveiller ceux de derrière pour les contenir mais comme ils sont également plus au sud, ce n'est pas gagné. Ce tableau du jour n'est pas très encourageant mais quand je regarde mon début de course, je suis plutôt satisfait et je prends beaucoup de plaisir à bord de  Domaine du Mont d'Arbois. »

Classement du 11 avril à 15h00 :