Acharnement
Le mauvais sort s'acharne sur Gitana 12 mais Thierry Duprey du Vorsent s'accroche lui aussi pour terminer sa première Route du Rhum sur son trimaran blessé. Après l'étrave arrachée par une baleine, c'est la grand-voile qui s'est déchirée dans la nuit de mercredi au-dessus du troisième ris…

Malgré les ennuis qui pleuvent sur Thierry Duprey du Vorsent, le skipper a retrouvé le moral après la réparation de sa grand-voile pendant dix heures. Ce jeudi matin, Gitana 12 pouvait de nouveau marcher à des vitesses raisonnables vers la Guadeloupe. Sérieusement handicapé par ces avaries à répétition, le trimaran devrait atteindre l'île papillon vendredi après-midi (heure locale). Déterminé à boucler cette première expérience en solitaire, Thierry Duprey du Vorsent peut être fier de ses multiples interventions de bricoleur. Gitana 12 s'est fait rogner les ailes mais son skipper n'imagine pas baisser les bras. Au point d'envisager de plonger pour installer une nouvelle sous-barbe et tenter ainsi d'envoyer son gennaker !

Thierry Duprey du Vorsent (Gitana 12) 13h30 TU :

« La grand-voile s'est déchirée (je ne sais absolument pas pourquoi) au-dessus du troisième ris… C'est arrivé à 22h00 mercredi et j'ai fini ma réparation à 8h00 ce jeudi. Je suis assez fier de mon intervention : j'ai bricolé façon « jonque » en ligaturant les lattes de grand-voile entre elles et en réduisant la surface. Cela me permet d'envoyer approximativement deux ris pour le moment. Mais si la brise mollit, je pourrais avoir à peu près la surface d'un ris. Il ne faut pas que je tire trop dessus parce que ce n'est tout de même pas un travail de maître voilier ! En plus, je ne peux pas utiliser le hook (crochet bloquant la drisse) et donc la voile n'est pas trop tendue en navigation.

Pour l'instant, j'ai 14-18 nœuds de vent de secteur Sud Est et j'avance bien entre douze et vingt nœuds à dix degrés sous la route directe vers l'arrivée. Le vent doit mollir sous le 20° Nord vendredi en tournant au Nord Est. La fin de parcours, et surtout le tour de la Guadeloupe, seront très difficiles. Si ça mollit franchement et que la mer s'aplanit, j'ai déjà prévu de plonger pour installer une nouvelle sous-barbe afin de tenir le tangon : je pourrais alors au moins renvoyer le gennaker… et avancer à peu près normalement. En tous cas, le moral est revenu mais c'est un peu le courant alternatif : une journée superbe, une journée galère ! Hier, quand j'ai vu la déchirure sur toute la longueur, j'en ai versé des larmes... Mais bon, je ne vais pas terminer comme le radeau de la Méduse.»

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