Yann Guichard  :

« Dès le départ, il y avait un front à aller chercher dans le Sud-Ouest de l'Irlande et nous avons toujours voulu rester les plus au Sud de la flotte pour anticiper sur la rotation du vent après ce front. C'était une option un peu plus risquée que de monter au Nord Ouest parce qu'il y avait un peu moins de vent mais Lionel a très bien navigué et il a pu rester dans le rythme. Lorsque la bascule du vent a eu lieu, Gitana 11 a été l'un des premiers à empanner un peu en avant de ce front qui se désagrégeait. Depuis ce mardi matin, il a toute la toile dessus (grand voile haute et gennaker) et il va très vite. Il a empanné juste après la position de midi et il est donc le plus en pointe, au Sud Ouest de toute la flotte.

Il faut désormais négocier une dépression située dans l'Est des Açores : les trimarans vont passer dans son Nord mais il faut savoir si on passe à raser le centre dépressionnaire ou si on glisse plus vers l'Ouest. L'archipel ne va pas être facile à traverser et il est encore trop tôt pour savoir à quel niveau il faudra l'aborder, mercredi en fin d'après-midi. Il va en effet y avoir des grains au passage des îles avec des rafales à plus de 30 nœuds. Les Açores sont donc un point névralgique de la course car dans l'Ouest, se positionne l'anticyclone des Bermudes et entre ces hautes pressions et la dépression açorienne, il y a un petit col qui se situe du côté de Florès, c'est-à-dire une zone de vent instable et faible. Il faut donc bien gérer la journée de mercredi qui va déterminer en grande partie la suite : à l'Est de Santa Maria, à l'Est de Terceira, à l'Ouest de Faïal, au Nord de Florès… Après, les routes seront calées jusqu'aux alizés et l'arrivée en Guadeloupe est prévue vers le 7-8 novembre. »