Assitance à terre, les anges gardiens ...
Vous les verrez s'affairer sur le bateau, réglant d'ultimes détails avant chaque départ, puis escorter le trimaran à bord de leur pneumatique. Vous les trouverez au chantier en hiver, imaginant de nouvelles solutions, optimisant la machine. Ils assurent en quelque sorte la garde rapprochée de Gitana X; ils sont ceux qui prennent soin du navire et font en sorte qu'il ne manque jamais de rien. "Juju" alias Patrick Jullien nous dévoile les coulisses de l'assistance à terre, charge qu'il partage avec Olivier Staub et "Napo" alias Jean-Yves Le Govic

"C'est enthousiasmant de travailler sur ce genre de bateaux; on est dans le prototype, dans l'exceptionnel", lance Juju. Prévoir, organiser, être à poste : tels sont les maîtres mots pour l'équipe d'assistance à terre lorsque le bateau est en course. "Pour la Route du Rhum, poursuit Juju, on a malheureusement à peine eu le temps de ranger tout le matériel et de rentrer à La Trinité sur Mer (Atlantique) quand on a appris le retour de Lionel". Le matériel était soigneusement rangé, le camion d'assistance prêt, le Zodiac sur sa remorque avec comme d'habitude, le plein de carburant. Dès l'arrivée de l'équipe d'assistance à la base, il a fallu mettre sur pied la récupération de Lionel. "Sur une course comme le Rhum, on sait que s'il y a demi-tour, c'est dans les premières 48 heures, car après, le bateau est trop loin. Il fait forcément escale au minimum en Espagne. Dans ce cas, on aurait été dépêchés là-bas... Chacun sait qu'il doit se tenir prêt. L'expérience fait que l'on a pas besoin de faire d'inventaires à rallonge, on sait tous ce que l'on doit avoir sous la main".

Une fois le bateau de retour à son port d'attache, commencent alors les opérations de maintenance, de réparation, d'optimisation. Car lorsque Gitana X ne court pas, il demande beaucoup d'attention ! "Sur ces engins, on travaille en permanence, il y a toujours quelque chose à faire, à améliorer".

Compétences et polyvalence

"Au sein du Gitana Team, tout le monde est autonome. Et s'il y a des spécialités, on touche néanmoins un peu à tous les domaines. C'est d'ailleurs un des aspects intéressants de ce travail". Si Juju aime son métier, c'est aussi parce qu'il a le sentiment d'apporter sa pierre à l'édifice – même s'il avoue que le temps passé au chantier est plus important que celui passé à naviguer. C'est le prix à payer : "dès que l'on est sur l'eau, on se rend compte à quel point ces machines sont extraordinaires. On discute beaucoup avec Lionel Lemonchois qui, en tant que skipper, nous donne un cahier des charges. A partir de ses demandes, il faut imaginer, puis réaliser... On passe de la conception au produit fini". Car un bateau – de surcroît un navire novateur comme Gitana X – est en perpétuelle évolution. Il faut sans cesse fiabiliser, optimiser, inventer de nouvelles solutions, développer diverses "astuces". Chaque équipe a les siennes, et les garde jalousement ! Pour autant, pas question de sombrer dans la psychose ou l'espionnite qui sévit par exemple en Formule 1 automobile. Ici, c'est la solidarité maritime qui prime : "entre équipes, on se prête du matériel quotidiennement, on ne se refuse jamais de coup de main : quand Bayer est rentré sur avarie de pilote, il y avait 45 nœuds (84 km/h) de vent dans le chenal. Napo est tout de suite allé prêter main forte avec le Zodiac du Gitana Team".

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