La longue route
Après quatre jours de course, la Transat Jacques Vabre prend son rythme de croisière, mais une « croisière » plutôt musclée car les équipages des six trimarans Orma encore en mer commencent à sérieusement fatiguer… Il faut dire que les conditions sont rudes au large du Portugal avec plus de trente nœuds de Nord Est et une mer formée très courte.

Peu loquaces ces premiers jours pour cause de coup de vent et de bricolage, les deux Gitana retrouvent progressivement le rythme de la course. Un rythme élevé dû au vent qui n'a pas molli depuis la sortie de la Manche, et bien qu'il soit passé de contraire à portant, il n'en reste pas moins soutenu. 25-30 nœuds de secteur Nord-Est, c'est ce que les deux équipages indiquaient ce jeudi matin par radio.

Frédéric Le Peutrec (Gitana 11) à 8h00 :

« Nous sommes sous gennaker et grand-voile haute et c'est chaud ! La mer est encore formée, il y a des grains avec de petites bascules à plus de 30 nœuds et il faut jouer à la barre pour rester en ligne. Nous essayons de gagner dans l'Ouest mais il est probable avec cette brise qui se maintient au même secteur, que nous devrons passer entre les îles des Canaries. Nous viserons alors le passage entre Tenerife et Gran Canaria qui est le plus large et le moins perturbé. On essaye de récupérer de la fatigue accumulée mais les conditions ne nous le permettent pas vraiment… Sûr, ça avance ! Entre 22 et 25 nœuds de moyenne… Et le fait que la centrale de navigation soit en panne ne nous aide pas : impossible de savoir exactement la force et la direction du vent réel. On navigue comme dans les temps anciens, au feeling et il faut faire très attention de ne pas se faire surprendre, surtout de nuit car il n'y a pas beaucoup de lune et le ciel commence juste à s'éclaircir.

Thierry Duprey du Vorsent (Gitana X) :

 « On commence à être « cuits » physiquement : deux nuits de suite à réparer, ça pompe l'énergie ! La première pour résoudre nos problèmes de grand-voile, la seconde pour bricoler le safran en attendant d'arriver à Porto. Tout s'est passé nickel avec l'équipe technique du Gitana Team qui a assuré une superbe intervention avec seulement à peine deux heures d'arrêt. C'est reparti… à fond ! Il y a entre 25 et 30 nœuds et nous sommes sous un ris et foc solent car la mer est très courte. Cette nuit, il y a eu des grains à 30-35 nœuds ! Il n'est pas prévu que le vent se calme ces prochaines heures et il faut que nous retrouvions un rythme normal de quart pour se reposer car ces derniers jours, c'était barre ou bricolage… Nous allons voir ce qui se passe devant mais il est possible que nous passions à l'Est des îles Canaries car nous sommes les plus à terre de la flotte et la trajectoire est un peu obligatoire avec ce vent de Nord Est. »

De fait, si les écarts sur le nouveau leader Banque Populaire semblent significatifs, ils sont loin d'être rédhibitoires. A preuve, Groupama-2 a dû aussi faire un arrêt de cinq heures à Porto Santo (Madère) pour réparer une pièce de safran et la barre. Et l'option près des côtes africaines devrait porter ses fruits après le passage de l'archipel des Canaries. Car il reste plus de 1 500 milles avant d'atteindre le Pot au Noir : les trimarans auront sûrement un ou deux empannages à gérer et de toute façon, les leaders seront les premiers à « tamponner » sur les calmes de la Zone de Convergence Inter-Tropicale (ZCIT).


Les deux équipages du Gitana Team vont pouvoir « dérouler » jusqu'à l'équateur dans des conditions de navigation qui s'améliorent au fil des heures, de quoi se refaire physiquement. Et la route est encore longue avant les sambas brésiliennes ! 

MULTICOQUES ORMA

1 Banque Populaire 
2 Géant 
3 Groupama 2 
4 TIM Progetto Italia
5 Gitana 11
6 Gitana X

Les contenus figurant sur ce site sont protégés par le droit d'auteur.
Toute reproduction et représentation sont strictements interdites.

Pour plus d'informations, consultez la rubrique mentions légales.
Saisissez au moins 4 caractères...