Dans le match
A 24 heures du départ des trimarans pour cette septième édition de la Transat Jacques Vabre, les deux équipages du Gitana Team expliquent comment se passe la transition entre préparation et course. Surtout avec les conditions météorologiques annoncées, qui prévoient deux passages de front, des bascules, des grains, du vent fort, et donc des manœuvres, une veille attentive dans le rail des cargos, une réactivité forte pour ne pas se faire décrocher… Une petite pensée également pour les concurrents en monocoques qui ont pris le départ aujourd'hui à 15h00 dans des conditions musclées !

Thierry Duprey du Vorsent, Frédéric Le Peutrec, Erwan Le Roux et Yann Guichard : les quatre équipiers du Gitana Team font le point à moins d'une journée du coup de canon sur cette transat atypique entre Le Havre et Salvador de Bahia, qui fait « basculer » les trimarans de l'hémisphère Nord au Sud avec un passage délicat du Pot au Noir et de l'équateur. Mais avant d'arriver dans les eaux chaudes et les vents erratiques de la zone intertropicale, il faut sortir de la Manche et traverser le golfe de Gascogne. Une première phase de ce parcours  de 5 200 milles qui s'annonce mouvementée et très importante tactiquement.

« La première difficulté, c'est d'être en forme dès les premières heures car il faudra dormir le plus possible, mais cela devrait se résumer à une ou deux heures pour les deux premiers jours de course. On sait que nous allons au « charbon » avec deux fronts à passer : un premier dimanche après-midi et un second dans la nuit de lundi à mardi. Il faut donc savoir « allumer » sans casser, manœuvrer à bon escient sans se « cramer » et gérer une sortie de Manche toujours délicate car il faut être en veille permanente sur le trafic maritime, entre cargos et bateaux de pêche…
Le problème principal, c'est qu'il ne faut pas se faire décrocher sur cette première phase car l'avantage entre les leaders et les derniers peut rapidement atteindre plus de cent milles au niveau de Lisbonne et comme ensuite, les alizés vont favoriser la tête de la flotte, cet écart prendrait encore plus d'amplitude ! On peut en tout cas dire que tous les bateaux seront sur le même pied d'égalité dans cette mer formée et cette alternance de vent très fort et de brise soutenue jusqu'à mardi midi.
Très peu de temps après le départ, il fera nuit et il n'y aura pas de lune… Il fera frais, il y aura de la grosse mer et des bascules de vent violentes avec des renforcements temporaires : cela impliquera une grande réactivité. Il ne faut pas être sous-toilé car le bateau souffre et il ne faut pas en mettre trop car le bateau souffre aussi ! On peut donc dire que l'entrée en matière est dynamique et il ne faudra pas se poser trop de questions : rentrer dans le match tout de suite.
Il faut en effet que tout fonctionne car sur ces bateaux, le moindre petit souci technique prend des proportions catastrophiques quand on n'a pas d'eau à courir (côte trop proche, trafic maritime…). Et comme cette succession d'évènements va s'effectuer en un temps court (plusieurs rotations du vent, deux fronts froids à négocier, grains et renforcements passagers, manœuvres près des côtes…), ceux qui s'échapperont un peu au départ ne vont qu'augmenter leur avantage. Il faut aller chercher assez loin au large, la transition entre cette dépression qui tamponne devant le cap Finisterre et la brise de Nord Ouest qui permettra de glisser vers le Portugal et les alizés. Or passer à des conditions plus faciles permet de récupérer très rapidement de la fatigue des deux premiers jours et donc augmente encore la capacité à faire le trou avec le peloton. L'enchaînement s'annonce très favorable aux leaders des premières heures. »  

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